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Groenland : avant Trump, l'histoire de l'Américain qui a acheté l'Alaska

Alors que Donald Trump veut que les États-Unis rachètent le Groenland, il faut remonter un peu dans le temps pour comprendre ce qui motive cette décision.

Paysage agricole de Kujataa au Groenland (Danemark)

Crédit : © Niels Christian Clemmensen/Christian K. Madsen

LE MONDE EN MARCHE - Avant Trump et le Groenland, l'histoire de l'Américain qui a acheté l'Alaska

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Si le monde entier sait que Donald Trump voudrait faire main basse sur le Groenland, ce n'est pas si extravagant quand on se replonge dans l'histoire. En 1867, un certain William Seward a dépensé 7,2 millions de dollars pour acheter l'Alaska qui était alors un territoire russe. Cela représenterait seulement 5 dollars le kilomètre carré, soit un prix presque donné. En 2025 pourtant, on évalue ce même kilomètre carré à un peu plus de 150 millions d'euros.

William Seward était un homme qui savait ce qu'il voulait. Cet ancien secrétaire d'État d'Abraham Lincoln, pendant la guerre de Sécession, était une voix ayant aussi dans l'abolition de l'esclavage. Cependant, Seward affirmait que la plus belle chose qu'il avait accomplie dans sa vie, c'était d'acquérir l'Alaska pour agrandir les États-Unis. Traité de fou au début de ce projet, beaucoup se sont moqués. On lui demandait pourquoi il souhaitait acheter une aussi "grande glacière".

Une annexion toujours payante aujourd'hui

L'homme politique pensait pour sa part que ce n'était pas inutile de repousser l'Empire Russe du continent américain. Il assurait même qu'il y aurait peut-être des richesses à exploiter dans le sous-sol. Prés de 160 ans plus tard, ce pari se révèle encore très payant. Entre les ressources maritimes, l'or, le cuivre, le pétrole et le gaz, William Seward est considéré comme un véritable héros américain. Dans une répétition ironique de l'histoire, il semble que Donald Trump s'inspire de Seward. Il veut garder les russes à distance et exploiter toujours plus de matières premières.

En soi, le Groenland est une terre d'opportunités pour les américains d'après The Economist. Une radiographie du magazine britannique explique que ce serait la base militaire idéale pour essayer de traquer des sous-marins russes et pour leur bloquer l'accès à la cote-Est américaine. Les États-Unis publient aussi chaque année une liste des 50 minerais les plus rares et les plus indispensables à leur économie et à leur sécurité. Il se trouve que le Groenland a des réserves pour 43 de ces 50 minerais. Certains d'entre eux sont notamment utilisés dans l'armement ou la fabrication de batteries électriques.

L'Affaire du siècle pour Trump ?

Il y a malgré tout quelques différences entre l'époque de William Seward et 2025. Lorsque Seward a acheté l'Alaska, il y avait un vendeur, et l'avis des populations autochtones a été négligé dans cette décision. Si un rachat du Groenland doit avoir lieu, il faudrait au minimum un referendum d'autodétermination pour ses 56.000 habitants. D'ailleurs, en cas de refus, il serait possible de spéculer sur la décision de Donald Trump de prendre le contrôle du pays par la force. Cette situation hypothétique de l'acquisition du Groenland pourrait d'ailleurs, selon The Economist devenir "l'affaire du siècle".

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