Gérald Darmanin constitue l'une des plus belles prises à droite d'Emmanuel Macron. Mais depuis qu'il est visé par des accusations de violences sexuelles, le ministre de l'Action et des comptes publics pourrait se transformer en faiblesse pour le gouvernement d'Édouard Philippe. Pour tenter d'éteindre la polémique, l'ancien maire de Tourcoing, qui a fait l'objet récemment de deux plaintes, dont une classée sans suite, a assuré lundi 19 février, "les yeux dans les yeux", qu'il n'avait "jamais abusé d'aucune femme" ni de son "pouvoir".
Mais le témoignage dans Mediapart le 25 février de "Sarah", la seconde plaignante, a ravivé les flammes. La victime présumée affirme en effet s'être "sentie obligée" d'avoir des relations sexuelles avec lui pour obtenir un logement et un emploi. "Gérald Darmanin a abusé de moi mais il ne m'a pas forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. (...) Je me sentais obligée de le faire pour avoir un logement et un travail", a déclaré au site d'information "Sarah", une habitante de Tourcoing (Nord) dont Gérald Darmanin a été le maire entre 2014 et 2017.
Face à l'embarras suscité par les déboires de son ministre, le gouvernement s'est retranché derrière la règle édictée par le Premier ministre voulant qu'un ministre puisse rester au gouvernement tant qu'il n'est pas mis en examen. Édouard Philippe a notamment appelé à respecter "la parole du plaignant comme la présomption d'innocence", réaffirmant "la même" position selon laquelle un ministre peut rester au gouvernement tant qu'il n'est pas mis en examen.<