À Gaza, les espoirs d'un cessez-le-feu sont, une nouvelle fois, en train de s'éteindre. Alors que les pays négociateurs (États-Unis, Qatar, Égypte) attendaient la réponse du Hamas, Israël a intensifié ses frappes au Liban, tuant Khalil Al-Maqdah, un chef militaire du Fatah palestinien, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, où près de 30 Palestiniens ont péri dans des bombardements israéliens selon la Défense civile.
Le Fatah du président Mahmoud Abbas a accusé Israël de vouloir, avec "l'assassinat" de Khalil Al-Maqdah, "embraser la région". Ces dernières 24 heures, l'armée a mené plusieurs raids au Liban, tuant six personnes, selon les autorités libanaises dans une frappe contre sa voiture à Saïda (sud). L'armée l'a accusé "d'agir pour le compte" de l'Iran, ennemi juré d'Israël, et d'implication dans des "attaques terroristes".
Le Hamas, allié de l'Iran, et le Fatah sont des rivaux depuis des décennies : les islamistes ont pris le pouvoir à Gaza en 2007 et le Fatah est basé en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Ces frappes interviennent à l'heure où le secrétaire d'État Antony Blinken a achevé une nouvelle tournée au Proche-Orient, sans percée annoncée pour un accord de trêve à Gaza. Il avait affirmé qu'Israël avait accepté ce plan dont les détails n'ont pas été rendus publics et demandé au Hamas de faire de même.
Quelques heures après son départ, le président américain Joe Biden a "souligné l'urgence de finaliser un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages" dans la bande de Gaza pendant un échange avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a fait savoir la Maison Blanche. La conversation a aussi porté sur les "discussions à venir au Caire pour écarter les obstacles qui restent" avant d'arriver à un compromis entre Israël et le Hamas, selon la même source.
Le mouvement islamiste a accusé les États-Unis d'avoir intégré au plan de "nouvelles conditions" d'Israël, incluant le maintien des troupes israéliennes à la frontière entre Gaza et l'Égypte. Des médias israéliens ont aussi affirmé que Benjamin Netanyahu voulait conserver le contrôle de cette frontière, mais Antony Blinken a souligné l'opposition de son pays à une "occupation à long terme de Gaza par Israël".
Le Hamas exige l'application d'un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu'il avait accepté début juillet. Il prévoit d'abord une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre, puis, dans une deuxième phase, un retrait total israélien du territoire assiégé. De nouvelles discussions sont en principe attendues en Égypte cette semaine entre Israël et les médiateurs américain, qatari et égyptien.
Le Hezbollah a, de son côté, affirmé avoir mené une dizaine d'attaques mercredi contre des positions militaires dans le nord d'Israël et sur le Golan occupé par Israël avec des roquettes et drones explosifs.
"Nous sommes prêts à faire face à n'importe quel scénario, tant sur le plan défensif qu'offensif", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une visite dans une base du nord d'Israël. C'est dans ce contexte explosif qu'Antony Blinken a achevé une nouvelle tournée régionale, en avertissant que la dernière proposition de compromis américaine pour une trêve à Gaza pourrait être celle de la "dernière chance".
Mercredi, au moins 27 Gazaouis ont péri dans des bombardements israéliens, dont trois dans une frappe sur une école abritant des déplacés à Gaza-ville (nord), selon la Défense civile. L'armée a accusé le Hamas de cacher une base dans l'école. "Reste-t-il une once d'humanité [dans cette guerre] ?" s'est interrogé sur X Philippe Lazzarini, chef de l'Unrwa, l'agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens.
Selon l'ONU, les multiples ordres d'évacuation israéliens poussent les habitants du territoire palestinien en proie à un désastre humanitaire "vers des zones surpeuplées et dangereuses". "Où sont censés aller les gens? Ils [Israël, NDLR] frappent partout. Il n'y a pas de résistance ici, les bombes tombent sur la tête des gens", lance à Deir al-Balah (centre) Oum Mina Abou Mughassib, déplacée déjà cinq fois.
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