Fusillade à Orlando : "Daesh s'immisce dans la campagne présidentielle américaine", selon Mathieu Guidère

Un Américain soupçonné de liens avec les jihadistes et qui avait déjà fait l'objet d'enquêtes du FBI, a perpétré dimanche 12 juin la pire fusillade dans l'histoire des États-Unis, avec au moins 50 morts dans une boîte de nuit gay de Floride. Mathieu Guidère évoque un contexte "très particulier" à la fois dans le monde musulman (théâtre de très nombreuses violences au quotidien) mais aussi aux États-Unis. "La campagne présidentielle américaine est très violente. D'abord contre la communauté gay, de la part de la droite ; ensuite à l'égard des musulmans", explique le professeur d'islamologie à l'Université de Toulouse et spécialiste du terrorisme.

Omar Seddique Mateen est fortement soupçonné d'avoir prêté "allégeance" au groupe État islamique dans un appel passé aux services d'urgence 911 quelques instants avant le massacre. Selon Mathieu Guidère, l'EI a "changé complètement de stratégie depuis les attentats de Paris de novembre 2015 : c'est du terrorisme de masse avec des gens recrutés sur place". Il explique que l'on est sur des "missions données qui sont ensuite revendiquées", et "non plus sur des commandos envoyés comme cela s'est produit au Bataclan".
"En frappant la communauté homosexuelle, Daesh cible des gens qu'il considère comme des mécréants (...) mais en même temps il divise la communauté américaine", décrypte le spécialiste. Il s'attend dans les jours à venir à des "discours ultra-violents contre cette communauté" aux États-Unis. "On est sur une fracture de la société américaine autour de ses valeurs sur la liberté", poursuit-il, ajoutant que l'EI "s'immisce dans la campagne électorale". Il évoque même "un tournant", avec un "discours islamophobe terrifiant" à attendre de la part du camp Trump.

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