Évasion, prise d'otages, conflit armé... que se passe-t-il en Équateur ?

Explosion de violence en Équateur. Elle fait suite à l'évasion de Guayaquil d'un des chefs de gang les plus influents et les plus dangereux du pays, l'ennemi public numéro 1. Il s'appelle Adolfo Macias, mais son surnom est "Fito". Un homme âgé de 44 ans, c'est le chef des "Choneros", des narcotrafiquants. Il purgeait une peine de 34 ans de prison pour crime organisé. Son gang, selon les estimations, compte environ 8.000 hommes. Depuis quelques jours ils font régner la terreur : attentats, enlèvement de policiers, prise d'otages en direct à la télévision et soulèvement dans les prisons.

Les narcotrafiquants prennent toutes les cibles possibles : les prisons, les commissariats, et les universités notamment. Ainsi, le président de la République a dû prendre des mesures car en quelques heures, la situation est devenue hors de contrôle. Des messages sont envoyés depuis les prisons. Un détenu, visage cagoulé, en survêtement, avec trois policiers derrière lui à genoux et les mains dans le dos menace de les tuer : "Si vous n'arrêtez pas votre guerre contre les gangs, nous allons continuer à tuer, partout. Vous devez arrêter maintenant, sinon nous allons poursuivre."

Daniel Noboa est le président de la République. Il a été élu il y a un peu plus d'un mois seulement, mais il avait fait campagne sur le retour de la sécurité dans les prisons. Et il a, en quelque sorte, déclaré la guerre aux gangs. Il a donc pris la parole dans un message vidéo, et a déclaré que son pays était en état de "guerre interne" : "Équatoriens, ce que nous vivons dans nos rues est le résultat de nos décisions d'affronter les gangs pour reprendre le contrôle des prisons et de quartiers que nous avions perdu ces dernières années. Nous avons déclaré l'état d'urgence pour donner aux militaires et aux policiers tous les pouvoirs pour intervenir et reprendre le contrôle."