États-Unis : Trump a "l'intention" de dissoudre sa fondation philanthropique
Le républicain donne un premier gage contre les conflits d'intérêts qui pourraient entacher sa présidence.

Donald Trump met de l'eau dans son vin. Afin d'éviter "ne serait-ce que l'apparence de tout conflit" d'intérêts, le président-élu a annoncé samedi 24 décembre qu'il avait "l'intention" de dissoudre sa fondation philanthropique. Une première décision concrète alors que nombreux sont ceux qui craignent une confusion entre sa casquette de président et celle d'homme d'affaires. Le magnat de l'immobilier a d'ores et déjà missionné son conseil pour effectuer les démarches nécessaires à cette dissolution.
Cependant, cette annonce est à relativiser, car la fondation était déjà inactive depuis plusieurs semaines. En effet, le procureur de l'État de New York avait enjoint la Donald J. Trump Foundation de cesser de récolter des dons. Selon le magistrat, celle-ci ne s'est pas valablement enregistrée auprès du bureau des œuvres caritatives de l'État de New York. La gestion de la fondation a été régulièrement critiquée par la presse. Le Washington Post reproche par exemple à Donald Trump de l'avoir utilisée pour payer des amendes réclamées par la justice.
Maître dans l'art du cloisonnement
Cette décision n'est qu'un premier pas. L'homme d'affaires a en effet promis d'abandonner à ses fils et à des tiers la gestion de son empire immobilier, bien qui la loi ne l'y oblige pas. Mais s'il a évoqué une délégation de gestion il, n'a jamais pris d'engagements quant à ses liens capitalistiques avec diverses sociétés. Donald Trump devait détailler son plan de désengagement lors d'une conférence de presse annoncée pour mi-décembre mais qu'il a reportée à une date non précisée.
Après son élection, les mises en garde se sont multipliées au sujet de conflits d'intérêts potentiels entre sa fonction de président et ses sociétés, qui forment un conglomérat opaque et non coté. Passé maître, avec la collaboration d'experts en fiscalité et d'avocats, dans l'art du cloisonnement, de la gestion de la dette et de l'optimisation fiscale, Donald Trump s'appuie sur un maillage de sociétés dont l'actionnariat n'est pas connu.