Mort de Charlie Kirk : que doit Donald Trump à l'influenceur tué par balle dans l'Utah ?

Donald Trump le présentait comme "un vrai guerrier". À raison. Âgé de 31 ans, Charlie Kirk, assassiné par balle mercredi 10 septembre dans un campus de l'Utah, n'était pas n'importe qui aux  États-Unis. En particulier dans la sphère Trump. 
Cet influenceur conservateur - aux 6,9 millions d'abonnés sur Instagram et 3,8 millions sur YouTube - a considérablement servi le tribun de 79 ans pour séduire les jeunes hommes américains. 

"Tu m'as toujours soutenu... Merci", lançait le candidat Trump, en 2020, dans le podcast du trentenaire The Charlie Kirk Show. Mais comment ce jeune père de deux enfants en bas âge est-il devenu aussi indispensable au 45e et 47e président des États-Unis ?  Et, surtout, que doit Donald Trump à Charlie Kirk ? Sans doute une part certaine dans sa réélection en novembre 2024. 

Véritable swing state numérique

Fort de ses millions de followers sur les réseaux sociaux, Charlie Kirk est devenu au fil des années un véritable swing state numérique à lui tout seul. Très vite, cet homme de la génération des milléniaux adopte les codes des plateformes qui l'hébergent. Son ton explosif, ses punchlines, sa gouaille, ses affiches aux slogans provocateurs séduisent une partie de la jeunesse américaine. 

Surtout les jeunes hommes attirés par les idées du parti républicain (port d'armes, anti-avortement, économie décomplexée). Avec Charlie Kirk, être jeune et de droite n'était plus ringard. "Il apporte des idées différentes, applaudissait un jeune électeur de 22 ans - rencontré par l'AFP - venu l'écouter sur un campus. Des idées auxquelles certains d'entre nous croient, mais qu'ils ont parfois peur d'exprimer ouvertement."

La tournée des campus

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Grâce à ses belles audiences sur les réseaux sociaux, Charlie Kirk voit plus grand. Comme un parfait politique, il sait que la bataille des idées ne se joue pas uniquement sur internet mais aussi sur le terrain. L'influenceur se lance alors sur les routes américaines à la rencontre de son public, le plus souvent sur les campus des universités du pays. 

Dans ces rassemblements, il invite des étudiants à débattre avec lui. Charlie Kirk est ainsi libre de dérouler sa rhétorique radicale face à des contradicteurs mal préparés. Le tout filmé par ses caméras pour alimenter des boucles virales sur les réseaux sociaux. 

L'AFP l'avait rencontré dans un événement de ce type au Nevada, où il martelait sa volonté d'"éradiquer tous les avortements" car l'IVG "est l'Holocauste de notre époque", et affirmait que l'administration Biden avait créé "l'équivalent d'Expedia pour les (migrants) clandestins". 

Le business Charlie Kirk

Co-fondateur de Turning Point USA (une association devenue en une décennie le plus gros groupe de jeunes conservateurs aux États-Unis), Charlie Kirk n'est pas seulement un parfait lobbyiste des idées trumpistes. Avec le temps, le natif d'une banlieue de Chicago devient une véritable vitrine pour des levées de fonds, indispensables dans les campagne électorles outre-Atlantique. 

Rapidement adopté par de riches donateurs républicains, jusqu'à entrer dans le giron de la famille Trump, le polémiste crée dans le sillage de Turning Point USA, Turning Point Action. Grâce à cette entreprise de démarchage, Charlie Kirk et ses équipes arrivent à lever plus de 100 millions de dollars lors de la dernière présidentielle pour convaincre l'électorat conservateur de voter de manière anticipée dans les États clés. Rien que ça.

En hommage à son "guerrier", Donald Trump a écrit, sur son réseau Truth Social : "Personne ne comprenait mieux (...) la jeunesse des États-Unis d'Amérique que Charlie. Tous l'aimaient et l'admiraient, surtout moi, et maintenant, il n'est plus parmi nous." Nul doute, le président américain sait ce qu'il lui doit.

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