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États-Unis : qu'est-ce que le scandale du "Bridgegate" ?

La Cour suprême des États-Unis revient mardi 14 janvier sur le scandale dit du "Bridgegate", une affaire de vengeance, d'embouteillages monstres et d'ambition présidentielle.

Le George Washington Bridge qui relie New York à Fort Lee, dans le New Jersey, en 2013
Crédit : JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Thomas Pierre & AFP
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C'est une affaire invraisemblable sur laquelle revient la Cour suprême des États-Unis ce mardi 14 janvier. Entre vengeance politique, embouteillages monstres et ambition présidentielle, le scandale dit du "Bridgegate" alimente depuis sept ans les gazettes new-yorkaises à grands renforts de rebondissements dignes d'une série télévisée. 

L'affaire qui remonte à 2013 est au départ celle de l'affrontement de deux élus. À l'époque, le gouverneur républicain du New Jersey, Chris Christie, en pleine campagne de réélection, tente de rallier des élus démocrates pour s'assurer une image de modéré. Courtisé, le maire démocrate de Fort Lee refuse alors de le soutenir. 

Peu après, une proche collaboratrice du gouverneur, Bridget Kelly, engage des représailles. "C'est le moment pour des problèmes de circulation à Fort Lee", écrit-elle dans un mail à un responsable de l'autorité portuaire de New York et du New Jersey, qui contrôle les ponts entre les deux États.

4 jours de chaos sur le George Washington Bridge

Le 9 septembre, jour de la rentrée des classes, les voies de circulation sur le pont George Washington, l'un des plus utilisé au monde avec près de 300.000 utilisateurs quotidiens, sont modifiées. Les trois voies habituellement réservées aux automobilistes de Fort Lee pour atteindre New York sont réduites à une seule.

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La ville, située en contre-bas de l'édifice, est totalement congestionnée, les enfants arrivent en retard à l'école, les ambulances à l'hôpital. Après quatre jours de chaos, un haut responsable de l'Autorité portuaire met le hola et la situation revient à la normale.

La chute d'un prétendant à la Maison Blanche

Rattrapé par le scandale, Chris Christie, qui espère par ailleurs endosser les couleurs républicaines à la présidentielle de 2016, jure ne pas avoir été au courant et limoge Bridget Kelly. Dénonçant un comportement d'une "stupidité abjecte", il affirme avoir "le cœur brisé".

Malgré ses dénégations, sa popularité chute dans les sondages. Ses ambitions pour la Maison Blanche ne s'en remettront pas et il finira par se rallier à la campagne de Donald Trump. L'affaire n'en reste pas là. 

Les usagers saisissent la justice

Saisie par des usagers, la justice fédérale mène l'enquête et un tribunal condamne en 2017 Bridget Kelly et un responsable de l'autorité portuaire à des peines de 18 et 24 mois de prison, réduites à 13 et 18 mois en appel. 

Selon ces jugements, ils ont commis une "fraude" en prétextant vouloir mener une étude sur la circulation, afin de dissimuler leur véritable motivation. En désaccord avec cette analyse, les condamnés se sont tournés vers la Cour suprême. 

"Un sale coup" politique

L'attitude en cause "était mesquine, insensible et peu judicieuse", mais la qualifier de "fraude" est "absurde", ont écrit leurs avocats à la haute juridiction."Dans notre système, les abus de pouvoir politique sont résolus politiquement", ont-ils plaidé. Sinon, ont-ils mis en garde, le ministère de la Justice risque de se transformer en "ministère de la Vérité".

Le gouvernement du président Trump demande lui à la Cour suprême de confirmer la décision des tribunaux. "Les comploteurs" ont bien détourné des moyens publics (les heures de travail des employés du pont notamment) et n'ont pu le faire qu'en "mentant", a argumenté son représentant.

Arbitrage de la Cour suprême

Les neuf sages du temple du droit américain entendront ces arguments mardi 14 janvier et rendront leur décision d'ici juin. Les condamnés "ne sont pas particulièrement sympathiques, ils ont fait un sale coup qui a causé du mal", a relevé lors d'une conférence l'avocat Tom Goldstein, cofondateur du site Scotusblog. 

Mais selon lui, les neuf sages ont déjà exprimé leur inquiétude face à l'intervention des procureurs dans la sphère politique et pourraient "préférer laisser les électeurs trancher ce type de problèmes que mettre des gens en prison."

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