Plus de 10 % de hausse. Malgré une série de tweets du président des États-Unis, les prix du pétrole s'enflamment outre-Atlantique. Deux installations pétrolières stratégiques ont été attaquées en Arabie Saoudite par des drones et des missiles ce week-end.
La compagnie saoudienne s'est vue obligée d'interrompre la moitié de sa production quotidienne. C'est le cœur de l'infrastructure pétrolière de l'Arabie Saoudite qui a été attaquée, un symbole. Cette attaque a été revendiquée par des rebelles yéménites houtis.
Il y a depuis cinq ans, une guerre au Yémen, où une coalition militaire saoudienne, soutenue par les États-Unis, affronte des rebelles soutenus eux par l'Iran, grand rival de l'Arabie Saoudite dans la région. Washington émet tout de même des doutes sur la capacité de ces rebelles à mener des attaques aussi sophistiquées.
Les Américains suspectent les Iraniens d'être derrière tout ça. Le secrétaire d'État Pompeo a clairement affirmé que l'Iran était le responsable, ce que conteste Téhéran.
Donald Trump a pour sa part fait preuve d'un peu plus de prudence, "il y a des raisons de croire que nous connaissons les coupables" a-t-il écrit sur Twitter. Mais il cherche surtout à rassurer les marchés et à limiter l'effet sur les prix du pétrole. Il annonce d'ailleurs autoriser les réserves de pétrole stratégiques américaines.
Il met tout de même en garde l'Iran, en leur promettant que les États-Unis sont prêts à riposter. Il utilise même une expression très curieuse, il dit que l'Amérique est "lock and loaded", que l'on peut traduire par "chargé et prêt à tirer".
Une expression popularisée par un film avec John Wayne. Il l'avait déjà utilisée pour menacer la Corée du Nord pendant l'été 2017, au plus fort des tensions avec Kim Jong Un, quand il promettait le feu et la fureur. Il l'a aussi utilisée en juin quand il a renoncé au dernier instant à frapper l'Iran.
Donald Trump, sur la question du conflit, renvoie la balle de manière astucieuse à l'Arabie Saoudite. Par ailleurs, on sait qu'il n' a pas exclu ces dernières semaines de rencontrer le président iranien lors de l'assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine à New York, comme le lui a proposé Emmanuel Macron.
Cette rencontre serait vraiment historique, il a même été question, la semaine dernière à la Maison Blanche, d'un assouplissement des sanctions contre l'Iran. C'est d'ailleurs pour ça que son conseiller Bolton est parti.
La situation est donc assez confuse, on va y voir plus clair dans certains jours. Seule une certitude persiste, à un an de l'élection américaine, Donald Trump n'a aucun intérêt politiquement dans l'envolée des prix du pétrole.