Il y a cinq mois, les premières accusations d'abus sexuels et de harcèlement à l'encontre d'Harvey Weinstein provoquaient une onde de choc outre-Atlantique. Elles seront finalement suivies de dizaines d'autres, entraînant la chute de l'un des plus grands producteur de cinéma du pays. Aujourd'hui, le magnat d'Hollywood, qui a toujours nié en bloc enchaîne les thérapies de groupe et préparerait un documentaire, selon le New York Times.
Son studio de cinéma en revanche, vient de mettre la clé sous la porte. Fondé par Harvey Weinstein et son frère Robert en 2005, The Weinstein Company n'a pas résisté au scandale. Lundi 19 mars, il a formellement déposé son bilan.
Criblé de dettes, le studio a néanmoins ajouté avoir trouvé un accord avec une société d'investissement, Lantern Capital, pour la reprise "en substance de ses actifs et de ses employés", même si cet accord reste à confirmer par le tribunal des faillites.
"Même si nous avions espéré arriver à une reprise hors tribunal, le conseil d'administration est heureux d'avoir un plan qui permette de maximiser la valeur des actifs et de préserver le maximum d'emplois et de rendre justice aux victimes", a déclaré Robert Weinstein, cité dans le communiqué.
Dans le même temps, The Weinstein Company a annoncé mettre fin aux accords de confidentialité qui imposaient le silence aux victimes et aux témoins des agressions du producteur, "dans la mesure où elles empêchaient de parler".
Personne ne doit avoir peur de s'exprimer ou être contraint de rester silencieux
The Weinstein Company
"Personne ne doit avoir peur de s'exprimer ou être contraint de rester silencieux", a-t-elle assuré. "La société remercie les individus courageux qui ont déjà pris la parole. Vos voix ont inspiré un mouvement porteur de changement pour le pays et le monde entier", a ajouté la compagnie en évoquant sans le nommer le mouvement #MeToo. Le studio ne précise cependant pas combien d'accords de confidentialité avaient été signés.
Mais cette annonce permettra en tout cas à d'autres potentielles victimes de révéler ce qu'elles ont vécu. Pour le procureur de l'État de New York Eric Schneiderman, qui avait assigné la compagnie en justice en février et empêché un accord de reprise de celle-ci faute de dispositions suffisantes pour les victimes d'Harvey Weinstein, cela va permettre "à des voix qui ont été trop longtemps bâillonnées de pouvoir enfin être entendues".
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