Détecter des batteries de défense anti-aérienne ou des centres de communication ennemis n'importe quand, partout dans le monde. Les satellites militaires Ceres lancés mardi font entrer la France dans le club très fermé des pays capables de recueillir du renseignement électromagnétique depuis l'espace. Les trois satellites de Capacité de renseignement électromagnétique spatial (Ceres), qui tiennent leur nom de la déesse romaine des moissons, ont été mis en orbite par une fusée Vega tirée depuis le centre spatial de Kourou.
Se déplaçant en formation triangulaire à environ 700 kilomètres d'altitude, "ils vont permettre de cartographier les systèmes adverses, que ce soient des radars ou des centres de communication des armées adverses ou d'identifier un surcroît d'activité électromagnétique dans une zone", explique l'ingénieure Laurence, directrice du programme Ceres à la Direction générale de l'armement (DGA).
Ces petits satellites (450 kilos chacun) permettront également de repérer, et donc de suivre, l'émission du radar d'un navire ou l'existence de communications entre véhicules terrestres en déplacement, abonde Hervé Grandjean, porte-parole du ministère des Armées. "Ils peuvent par exemple détecter les émissions radar d'un système de défense anti-aérien" et ainsi permettre de préparer des opérations aériennes en l'évitant, détaille-t-il.
De fait, ces trois satellites font rentrer dans un club très fermé: seuls les États-Unis, la Russie et la Chine sont dotés de capacités comparables, selon Hervé Grandjean. Leur lancement s'inscrit dans le cadre d'une montée en puissance par la France de ses moyens spatiaux, dans un contexte de militarisation de l'espace.
Pour "muscler" sa posture spatiale, Paris a établi en 2019 une stratégie spatiale de défense et prévu d'y consacrer près de 5 milliards d'euros sur la durée de la loi de programmation militaire (2019-2025), dont 3,6 milliards pour le renouvellement de ses capacités satellitaires. Paris a ainsi lancé le 24 octobre le premier des trois satellites de communications militaires de nouvelle génération, Syracuse 4-A, et doit lancer l'an prochain CSO-3, dernier des trois satellites d'observation optique de la constellation CSO.
Et face à des puissances rivales susceptibles de nuire à ces moyens spatiaux, la France compte d'ici la fin de la décennie se doter de satellites patrouilleurs dotés de caméras et de puissants lasers pour tenir à distance de ses satellites les engins spatiaux trop curieux.
Les satellites Ceres, construits par Thales (plateforme, charge utile et segment sol) et Airbus (intégration des satellites et du système), auront pour leur part coûté 450 millions d'euros. Lancé en 2015, ce programme de renseignement électromagnétique spatial avait été préparé par toute une série de démonstrateurs technologiques lancés depuis plus de 20 ans avec les satellites Cerise, Clémentine et Elisa.
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