Enquête russe : l’ex-avocat de Donald Trump reconnaît avoir menti au Congrès
L’ancien avocat du président américain a reconnu avoir menti à propos de ses contacts avec la Russie durant la campagne de Donald Trump.

Donald Trump lâché par son défenseur. Lors d'une audience devant un tribunal fédéral de Manhattan
jeudi 29 novembre, Michael Cohen, ancien avocat et homme de confiance du
président américain, a affirmé avoir menti au sujet de discussions sur un
projet immobilier en Russie, déjà évoqué par plusieurs médias américains.
Quelques minutes après la fin de l'audience, Donald Trump a réagi, qualifiant son ancien avocat de "personne très faible" qui cherche avant tout à obtenir une peine réduite pour son implication dans des dossiers qui ne sont pas directement liés à lui. "C'était un projet bien connu (...) Ça n'a pas duré longtemps. Je n'ai pas mené ce projet" à bien, s'est défendu le milliardaire républicain, avant de s'envoler pour le sommet du G20 en Argentine, à propos de ce possible investissement en Russie.
Ces nouvelles révélations de l'ancien conseil du président
sont un rebondissement important dans l'enquête du procureur spécial Robert
Mueller qui enquête sur les ingérences russes dans la
campagne présidentielle de 2016 et sur les soupçons de collusion entre Moscou
et l'équipe de Donald Trump. Le milliardaire républicain, lui, s'emploie presque quotidiennement à discréditer Mueller, affirmant n'avoir eu aucun contact avec des Russes durant sa campagne.
Rencontre avec Poutine annulée à la hâte
Dans la foulée, le président américain a annulé la rencontre prévue avec son homologue russe Vladimir Poutine, une décision qu'il a
attribuée à la crise entre l'Ukraine et la Russie. Les déclarations faites jeudi par
Michael Cohen "sont un nouvel exemple du fait que vous ne pouvez pas
mentir devant le Congrès sans que cela n'ait de conséquences", a déclaré
le président de la commission du Sénat sur le Renseignement, le républicain
Richard Burr.
Beaucoup soulignaient jeudi que l'enjeu pour Donald Trump ne
concernait pas tant les contacts en eux-mêmes, qui n'étaient pas illégaux, mais
davantage une éventuelle contradiction entre les déclarations de Michael Cohen
et celles que le président a transmises récemment à l'équipe de Robert Mueller.
Si les versions ne se recoupaient pas, l'ancien promoteur immobilier pourrait
être accusé de parjure.
Robert Mueller serait proche de conclure son enquête
Après avoir longtemps été considéré comme fidèle d'entre les
fidèles, prêt à "prendre une balle" pour son patron, comme il le
disait lui-même, Michael Cohen a pris ses distances avec Donald Trump à la fin
du printemps, alors que la perspective d'une peine de prison se précisait. Outre
le dossier russe, il a affirmé fin août, sous serment, avoir payé deux femmes
en échange de leur silence sur une liaison supposée avec l'ancien promoteur
immobilier.
Lundi 26 novembre, c'est l'ancien directeur de campagne du
candidat républicain, Paul Manafort, aux nombreux contacts en Ukraine et en
Russie, qui a été accusé d'avoir menti au FBI alors qu'il avait accepté de coopérer en échange d'un accord de plaider-coupable. Selon les médias
américains, Robert Mueller serait proche de conclure son enquête après avoir
reçu les réponses écrites du président américain, qu'il attendait depuis
plusieurs mois.