Pour RTL, une étude de Meilleurtaux s'est intéressée au pouvoir d'achat immobilier des Français. Pour le calculer, il faut prendre un même budget : 223.896 euros, soit la moyenne des dossiers traités par le courtier, et regarder ville par ville la surface que celui-ci permet d'acheter. Un comparatif avec les années précédentes permet ensuite de voir si vous avez plus ou moins de mètres carrés qu'avant. Si vous perdez de la surface, cela signifie que les prix de l'immobilier dans votre commune augmentent.
Angers et Reims sont les villes où on a le plus perdu en pouvoir d'achat immobilier. Depuis le début de la crise sanitaire, les prix ont flambé. À Angers, la perte est estimée à 27 mètres carrés, soit l'équivalent d'un studio. En 2019, avec 224.000 euros, on achetait 94 mètres carrés. Désormais, c'est 67 mètres carrés. En deux ans, le prix des logements est ainsi passé de 2.340 à 3.323 euros du mètre. À Reims, le phénomène est assez proche : de 89 mètres carrés en 2019, on peut s'en offrir 76 aujourd'hui, l'équivalent d'une chambre en moins.
Ce phénomène est dû au télétravail : Angers, qui compte environ 220.000 habitants et près de 40.000 étudiants, est une ville à taille humaine, idéalement placée. Il est notamment possible d'y vivre et de retourner à Paris deux jours par semaine en moins d'une heure trente en train ou à Nantes qui est à quarante-cinq minutes. Reims est quant à elle une ville calme, bourgeoise, patrimoniale. Pour attirer des talents, la commune a d'ailleurs mis en place une agence d'attractivité économique très dynamique depuis des années qui s'appelle "Invest In Reims".
Ces deux communes sont également attractives pour les familles, un argument essentiel car les jeunes qui ont décidé de quitter les grandes villes, notamment la région parisienne, sont des couples avec des salaires corrects, qui peuvent travailler à distance, 35/45 ans avec des enfants en primaire et qui veulent de l'espace. Le marché de la maison individuelle est d'ailleurs celui qui booste le marché dans ces villes. Avec 224.000 euros, ils ont un studio de 19 mètres carrés à Paris ou une maison avec jardin de 116 mètres carrés au Mans.
Le coronavirus peut être considéré comme la revanche des villes moyennes. Les prix flambent dans la plupart ces villes préfectures qui étaient des belles endormies. Beaucoup de familles rêvaient de partir, mais étaient engluées dans le quotidien, le travail, l'école. Les confinements ont fait volé ces contraintes. 2020 a été l'année de la prise de conscience.
Angers, Laval, Évreux, Vannes, Metz, Poitiers... toutes ces villes connaissent des prix de l'immobilier qui progressent de plus de 15% en ce moment. Cela a d'ailleurs commencé à créer des tensions avec les populations locales qui n'ont plus les moyens d'acheter les biens. Des manifestations ont notamment eu lieu en Bretagne en octobre dernier pour dénoncer ce phénomène.
En 2022, les taux d'intérêts sur les crédits immobilier devraient remonter, mais resteront encore assez faibles. Entre 1 et 1,25% sur 20 ans, ils ne devraient ainsi pas empêcher les déménagements.
Dans les grandes villes, le pouvoir d'achat immobilier a tendance à se stabiliser, comme à Toulouse, Nantes, Bordeaux, Lyon ou encore Paris. Cela traduit néanmoins un gros ralentissement et une géographie du logement qui se modifie un peu depuis le début de la pandémie.
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