"En une seule bouchée, mon bras était détruit" : l'inquiétude grimpe au Japon, l'armée appelée à l'aide face aux attaques d'ours

Alerte aux ours au Japon. En raison de la multiplication des attaques, le gouverneur de la province d'Akita, au nord du pays, a demandé l'aide de l'armée pour lutter face à ces animaux devenus incontrôlables. "L'épuisement sur le terrain a atteint ses limites", a affirmé l'homme à bout de force, éreinté, devant toutes les caméras nationales. 

La police de la ville d'Higashinaruse a reçu un appel, lundi 27 octobre. Une femme a été retrouvée morte, au bord d'une rizière. Son visage et son corps étaient défigurés, lacérés. Pas de couteau, c'est bien un ours qui a provoqué sa mort. Au même moment, dans la région voisine d'Iwate, un homme et son chien ont connu le même sort. 

Ces cas sont loin d'être isolés. Depuis le mois d'avril, au moins dix personnes ont été tuées par un ours au Japon. Billy Halloran, un Néo-Zélandais installé depuis quelques années dans le pays, était à un coup de patte d'alourdir ce bilan. Début octobre, il est parti courir dans les bois de Myoko. Comme le raconte CNN, deux ours lui sont tombés dessus, et ses cris n'ont rien changé. "En une seule bouchée, mon bras était détruit".

Par miracle, ses deux adversaires poilus ont finalement détalé. Billy a eu de la chance. En effet, les ours ne mangent pas les humains et ce miraculé a été attaqué par un ours noir qui faisait entre 70 et 80 kg. En moyenne, leur poids est de 150 kg. Un ours brun peut frôler les 400 kg ! 

Le Néo-Zélandais est quand même toujours hospitalisé après avoir subi trois interventions chirurgicales, dont une greffe de la hanche pour couvrir un morceau d'os qui avait été arraché. Des plaques métalliques ont été insérées dans son bras.

Cours d'auto-défense, règles plus strictes, spots publicitaires... Comment le Japon tente de s'adapter

Le Japon compte près de 60.000 ours. Avec le réchauffement climatique, les glands se font rares. Les ours s'enfoncent de plus en plus dans les villes. Et la situation est devenue incontrôlable. Chaque jour, des caméras de vidéosurveillance filment des ours dans des supérettes, des parcs ou des jardins situés dans des zones pavillonnaires. 

Et pourtant, des milliers d'ours sont abattus chaque année dans l'archipel. Le Japon a même assoupli les règles sur les armes à feu des chasseurs dans les zones urbaines, un comble dans le pays le plus restrictif du monde en la matière. 

L'armée va-t-elle vraiment être déployée ? Le ministre japonais de la Défense a affirmé que son ministère mettrait "pleinement à profit ses capacités et ses pouvoirs" pour rétablir la sécurité et la tranquillité, sans donner plus de détails. 

La situation inquiète la population. Les habitants peuvent prendre des cours d'auto-défense contre les ours. Des spots publicitaires sont aussi diffusés. Ils transmettent des conseils : éviter tout contact visuel et tout mouvement brusque, reculer lentement sans tourner le dos à l'ours, il faut s'allonger contre terre avec les mains qui protègent la nuque en cas d'attaque. L'université d'Akita a récemment publié une étude qui explique que ce simple geste pourrait vous sauver la vie.

Elle préconise également l'utilisation de sifflets, de cloches pour les faire fuir ou encore de sprays répulsifs. Problème, il y a une rupture de stocks dans tout le pays. Une boutique de Tokyo propose d'en louer mais pour cinq jours maximum. La province d'Akita en distribue maintenant à ses petits écoliers, à mettre dans le cartable avec le goûter.

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