Guerre Israël-Hamas : Tsahal pilonne Gaza, le Hamas se dit "prêt" à un échange de prisonniers

Le chef du Hamas à Gaza se dit prêt à un échange de prisonniers avec Israël "immédiatement". "Nous sommes prêts à immédiatement conclure un échange pour faire libérer tous les prisonniers dans les prisons de l'ennemi sioniste contre tous les otages aux mains de la résistance", a déclaré dans un communiqué diffusé par le mouvement palestinien Yahya Sinouar, dont il s'agit de la première prise de position depuis le début de la guerre le 7 octobre.

"Je pense que 90% du budget militaire du Hamas vient d'Iran. Il (ce pays, ndlr) le finance, il l'organise, il le guide", a par ailleurs accusé le dirigeant israélien. Il a toutefois reconnu "ne pas pouvoir dire" que Téhéran "avait participé au 'micro-planning' de cette action spécifique à ce moment spécifique" s'agissant de l'attaque sanglante d'une ampleur sans précédent menée par le mouvement islamiste en Israël le 7 octobre.

À Jaffa, près de Tel-Aviv, les familles juives et arabes ne se côtoient pratiquement plus depuis le retour de la guerre entre le Hamas et Israël, le 7 octobre. Sur place, une commerçante raconte le quotidien des civils.

Retrouvez le reportage, sur place, de Morad Djabari

conflit israélo-palestinien

REPORTAGE - Guerre Israël-Hamas : "On ne se parle pas", le conflit déchire les Israéliens juifs et arabes

"L'enlèvement des otages est un crime contre l'humanité", dénonce Benjamin Netanyahu. "Le cynisme de notre ennemi n'a pas de limites, ils commettent des crimes de guerre", martèle-t-il. Et d'ajouter que le conflit est une "guerre de l'humanisme contre la barbarie". Il s'attend à "une guerre dans la bande de Gaza (...) longue et difficile".

"La guerre dans la bande de Gaza sera longue et difficile et nous y sommes prêts", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, ajoutant que son armée "détruira l'ennemi sur terre et sous terre".

"Tous nos soldats sont unis et souhaitent continuer à se battre de toutes leurs forces contre l'ennemi. Nous allons rendre la pareille au Hamas pour les monstruosités qu'ils ont commises. Les objectifs sont très clairs : la destruction des capacités militaires du Hamas", déclare le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Israël "explorera toutes les options" pour libérer les otages aux mains du Hamas, a promis Benjamin Netanyahu aux familles des otages.

Un collectif réunissant les familles des plus de 220 otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, avait demandé à être reçu par des responsables du cabinet de guerre. Ils entendent être informés des conséquences pour leurs proches de l'offensive au sol engagée vendredi soir par l'armée israélienne et de l'intensité accrue des bombardements sur la bande de Gaza.

Les soldats israéliens opèrent toujours au sol dans la bande de Gaza samedi soir, selon Tsahal. "Depuis vendredi en début de soirée, une force combinée de chars, de soldats du génie et de l'infanterie, opèrent au sol dans le nord de la bande de Gaza", selon un communiqué de l'armée. Appuyées par un barrage d'artillerie "puissant et précis", "nos forces sont en train de mener des opérations au sol dans la bande de Gaza", a de son côté dit dans une allocution le chef de l'armée, le général Herzi Halevi.

Israël a rappelé ses diplomates de Turquie afin de "réévaluer les relations" entre les deux pays, après les critiques du président turc Recep Tayyip Erdogan sur la guerre à Gaza, a annoncé samedi le ministre des Affaires étrangères.

"Etant donné les graves déclarations en provenance de Turquie, j'ai ordonné le rappel des représentants diplomatiques afin de réévaluer les relations entre Israël et la Turquie", a posté Eli Cohen sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Le premier secrétaire du Parti socialistes, Olivier Faure, a dénoncé samedi une riposte "devenue vengeance", en réaction à l'intensification des frappes de l'armée israélienne sur la bande de Gaza, invitant la France et l'Europe à "monter sur la table" pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

"Le piège se referme. La riposte est devenue vengeance. Pendant que Gaza étouffe sous les bombes et la privation, les colons avancent en Cisjordanie. La France et l’Europe doivent monter sur la table et faire entendre avec force un chemin pour une paix durable. Cessez-le-feu !", a écrit le député de Seine-et-Marne sur X (ex-Twitter).

Le Hamas exige la libération de tous les prisonniers palestiniens pour relâcher les otages, indique un porte-parole.

"Le prix à payer pour le grand nombre d'otages de l'ennemi qui sont entre nos mains est de vider les prisons de tous les détenus" palestiniens, a déclaré le porte-parole militaire du Hamas, Abou Obeida, dans un enregistrement vidéo diffusé par la chaîne de télévision du Hamas, Al-Aqsa.

Le chef des Nations unies, Antonio Guterres "regrette" l'escalade dans les bombardements et appelle à un "cessez-le-feu humanitaire".

"Malheureusement, au lieu d'une pause, j'ai été surpris par une escalade sans précédent des bombardements et de leurs effets dévastateurs, compromettant les objectifs humanitaires", a déclaré M. Guterres depuis Doha, dans sa première réaction à la nuit d'intenses bombardements et d'incursion de l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a prévenu samedi qu'elle considérait désormais Gaza-ville et sa région comme un "champ de bataille" et a ordonné aux habitants de "partir immédiatement" vers le sud. "Le gouvernorat de Gaza est devenu un champ de bataille. Les lieux d'abris et l’ensemble du gouvernorat ne sont pas sûr", peut-on lire sur des tracts que l'armée israélienne affirme avoir largués dans le territoire palestinien. "Vous devez partir immédiatement vers les zones au sud de Wadi Gaza", la rivière qui traverse le territoire d'est en ouest.

Un obus a touché samedi le siège de la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) dans le sud du pays, a rapporté un porte-parole de l'organisation, le second incident de ce type depuis l'intensification des échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise.

"Un obus a touché l'intérieur de la base" de Naqoura, a déclaré Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul au Liban. Il a indiqué qu'il n'y avait pas de victimes mais quelques dégâts, précisant que la Finul cherchait à vérifier qui est l'auteur du tir.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé samedi l'Occident d'être "le principal coupable des massacres à Gaza". "À l'exception de quelques consciences qui ont élevé la voix, (ces) massacres sont totalement l'œuvre de l'Occident", a lancé le chef de l'Etat, lors d'un "meeting de soutien à la Palestine".

Des milliers de personnes ont pris part samedi à une manifestation de soutien aux Palestiniens à Londres, organisée pour le troisième week-end consécutif, afin d'appeler à un cessez-le-feu. Le cortège, comportant de nombreux drapeaux palestiniens, est parti des bords de la Tamise pour suivre un tracé menant à Parliament Square, non loin de Big Ben.

Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a affirmé samedi que la guerre contre le mouvement palestinien Hamas était "entrée dans une nouvelle phase".

Le Haut-Commissaire des Nations unies au droits de l'homme a dit samedi craindre qu'une opération militaire israélienne terrestre d'envergure à Gaza ne "fasse des milliers de morts civils en plus".


"Compte tenu de la manière dont les opérations militaires ont été menées jusqu'à présent, dans le contexte d'une occupation vieille de 56 ans, je tire la sonnette d'alarme quant aux conséquences potentiellement catastrophiques des opérations terrestres à grande échelle à Gaza et à la possibilité qu'elles fassent des milliers de morts civils en plus", a écrit Volker Türk dans un communiqué diffusé à Genève.

Après les bombardements intenses de cette nuit sur la bande de Gaza, nous sommes allés à la rencontre israéliens qui sont divisés. Car même si les bombardements se sont arrêtés depuis vendredi à Tel-Aviv, l'insouciance n'est pas revenue pour autant.

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Le journal RTL

GAZA - L'offensive israélienne vue depuis Tel-Aviv

28/10/2023 à 14:46 — 01m52s

Le tribunal administratif a validé samedi l'interdiction préfectorale de la manifestation en soutien au peuple palestinien, convoquée dès 14H30 à Paris, notamment au regard de "la gravité de risques de troubles à l'ordre public".


Dans un communiqué, le tribunal a fait valoir qu'il ne suspendait pas l'arrêté qui l'interdit, "au regard notamment du contexte de tensions exacerbées liées au conflit israélo-palestinien et des conditions de déroulement de cette manifestation".

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi que 7.703 personnes avaient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël. Selon le ministère, plus de 3.500 enfants figurent parmi les morts recensées depuis le début de la guerre le 7 octobre. Le dernier bilan communiqué vendredi faisait état de 7.326 morts.

Le général Christophe Gomard, ancien chef des forces spéciales est l'invité de RTL ce samedi. Israël y va "étape par étape, avec une grande prudence. D'abord pour cibler très juste avec ces bombardements et les bombes sont toutes des bombes guidées, donc elles vont frapper exactement les immeubles qu'ils souhaitent frapper avec derrière une volonté d'aller détruire des tunnels ou des postes de commandements souterrains", dit-il.

Un haut responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk, en visite à Moscou, a affirmé samedi que le mouvement palestinien tentait de déterminer la localisation de huit otages ayant la double nationalité russe et israélienne afin de les libérer.

"Des centaines d'immeubles et de maisons ont été entièrement détruits et des milliers d'autres logements ont été endommagés", a affirmé à l'AFP le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, ajoutant que les intenses bombardements de la nuit avaient "changé le paysage" du nord de la bande de Gaza.

Guillemette Thomas, coordinatrice médicale de MSF pour le territoire palestinien occupé, répond aux questions de RTL, alors qu'Israël multiplie les bombardements sur Gaza. Elle explique ne plus avoir de contact avec ses collègues. "On a beaucoup d'inquiétudes. Ce sont les civils qui sont sous le feu des bombes", dit-elle.

Écoutez l'interview en intégralité ⤵

Les invités de RTL

GAZA - Guillemette Thomas est l'invitée de Stéphane Carpentier

28/10/2023 à 09:50 — 04m44s

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé samedi à Israël "d'arrêter immédiatement cette folie" et de mettre fin à ses attaques" dans un message posté sur X (ex Twitter).

"Les bombardements israéliens qui se sont intensifiés hier soir sur Gaza ont encore une fois visé les femmes, les enfants et les civils innocents et a approfondi la crise humanitaire en cours. Israël doit immédiatement arrêter cette folie et mettre fin à ses attaques", a affirmé le dirigeant turc, invitant à un rassemblement de soutien aux Palestiniens organisé samedi par son parti à Istanbul.

"Les familles s'inquiètent du sort de leurs proches et attendent des explications. Chaque minute semble être une éternité. Nous exigeons que le ministre de la Défense Yoav Gallant et les membres du cabinet de guerre nous rencontrent ce matin", au terme d'"une nuit d'angoisse immense", selon un communiqué de l'association regroupant les familles de plus 220 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre.

Le général Dominique Trinquand a livré son analyse de l'opération de l'armée israélienne, qui dit avoir frappé 150 cibles souterraines du Hamas durant la nuit. "C’est très difficile à mesurer, on dit qu’il y a 500 km de tunnels et que ça va jusqu’à 70 mètres sous terre. On ne peut évaluer cela qu’à l’aune du plan de renseignement qu’Israël a établi en disant qu’il fallait frapper les infrastructures du Hamas, avec la difficulté qu’il y a sans doute des otages présents dans ces tunnels", juge-t-il.

"Il faut s’attendre à des frappes sur la totalité de Gaza, mais pas dans le sens où l’armée israélienne sera à l’intérieur. La difficulté c’est que le Hamas a intérêt à garder les populations et qu’il y aura des dommages collatéraux", a ajouté le militaire.

Les invités de RTL

GAZA - Le général Dominique Trinquand est l'invité de Stéphane Carpentier

28/10/2023 à 10:00 — 06m48s

Georges Malbrunot, journaliste au Figaro spécialiste du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien, a analysé la situation sur RTL. "On n’est pas encore dans l’invasion terrestre, mais des manœuvres terrestres de plus en plus profondes. Je ne suis même pas sûr que cette opération terrestre ait lieu", estime le grand reporter.

"L’armée israélienne a dit avoir éliminé le chef de la branche aérienne du Hamas, celui qui a mis en place les drones et les ULM lors du 7 octobre. La situation va être dramatique, mais ce n’est que le début", ajoute-t-il.

Les invités de RTL

GAZA - Georges Malbrunot est l'invité de Stéphane Carpentier

28/10/2023 à 09:55 — 07m26s

L'armée israélienne a annoncé avoir "frappé 150 cibles souterraines" dans le nord de la bande de Gaza au cours de la nuit de vendredi à samedi. "Durant la nuit, les avions de combats de Tsahal (armée israélienne) ont frappé 150 cibles souterraines dans le nord de la bande de Gaza, dont des tunnels utilisés par les terroristes, des sites de combat souterrains et d'autres infrastructures souterraines. Plusieurs terroristes du Hamas ont été tués", a indiqué le communiqué publié samedi matin.

L'armée israélienne affirme en outre avoir tué un responsable du Hamas qui était en charge "des paramoteurs, des drones, du matériel de détection et de la défense aérienne".

Jean-François Corty, le vice-président de Médecins du monde, a fait part de son inquiétude quant à la situation à Gaza, samedi matin sur RTL. "On est très inquiets parce que comme l'ensemble de la communauté humanitaire, et des Nations Unies, on a perdu le contact avec nos équipes. On a une vingtaine de personnes à Gaza, réparties entre le nord et le sud. Certains travaillent dans les hôpitaux du nord où il y a énormément de blessés. La situation est terrible parce que nos équipes sont dans un danger ultime", a-t-il déploré.

"Médecins du monde, comme des centaines d’organisations internationales, appelle à un cessez-le-feu pour sauver la vie de nos équipes et de centaines de milliers de civils pris au piège sans nourriture, sans eau, sans électricité", a-t-il imploré.

Le journal RTL

RÉACTION - Conflit Israël-Hamas : "Nos équipes sont dans un danger ultime" à Gaza, avertit Médecins du monde

Vendredi, vers 18h30, le ciel de Gaza semble s'embraser quand un tapis de bombes de l'armée israélienne déferle. Des dizaines de détonations sont entendues, qui proviennent de l'aviation mais aussi des bateaux israéliens le long des côtés. Ces bombardements sont les plus intenses depuis le début de la riposte de Tsahal, suite à l'attaque du Hamas le 7 octobre.

C'est alors le black-out total : les communications et internet sont coupés. Impossible pour les journalistes présents sur place de communiquer, sauf s'ils parviennent à accrocher le réseau téléphonique israélien.

En parallèle, d'intenses combats au sol opposent Tsahal au Hamas dans le nord de la bande de Gaza, d'après l'organisation islamiste terroriste. Selon un porte-parole de l'armée israélienne, les militaires opéraient "à l'intérieur de la bande de Gaza comme (ils) l'ont fait" en conduisant une incursion. L'ambassadeur de France en Israël a confirmé qu'il s'agissait d'une "nouvelle phase" de l'offensive israélienne, sans dire s'il s'agissait de la grande opération annoncée par Israël.

Très peu d'informations ont en tout cas filtré samedi matin sur la situation à Gaza, rendant tout bilan humain impossible. Les journalistes de RTL ont tenté, sans succès, de joindre leurs contacts à Gaza mais les messages n'ont même pas été reçus. L'Assemblée générale de l'ONU a de son côté réclamé à une large majorité une "trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue".

Notre correspondant à Tel-Aviv fait le point sur les derniers développement de la nuit. Beaucoup d'explosions ont eu lieu au-dessus de la ville israélienne, certains médias locaux évoquant jusqu'à 500 roquettes tirées par le Hamas sur Israël. Un chiffre difficilement vérifiables mais les alertes sur Tel-Aviv étaient plus nombreuses que les jours auparavant. Plusieurs blessés ont été signalés.

Certains Israéliens ont en tout cas un désir de vengeance et attendent que l'armée neutralise le Hamas. Mais cette offensive de Tsahal peine à se dessiner pour le moment, même s'il y a des incursions dans la bande de Gaza depuis plusieurs jours. Un doute commence donc à s'installer dans la population sur la capacité de l'armée à mener une vaste opération terrestre. Et une grande partie de la population souhaiterait que le gouvernement se concentre sur le sort des otages, avant une guerre de plus grande ampleur.

Bonjour à tous et bienvenue pour ce live consacré à la situation dans la bande de Gaza, samedi 28 octobre. L'armée israélienne a intensifié ses opérations et a massivement bombardé la bande de Gaza depuis vendredi. Des combats au sol font également rage. Les communications et internet ont été complètement coupés, plongeant le territoire palestinien dans le black-out. Aucun bilan humain n'est disponible pour le moment, alors que l'ONU a appelé à une "trêve humanitaire immédiate."