"Elles ne sont pas surnaturelles" : le Vatican tranche sur les "prétendues apparitions" du Christ à Dozulé

L'histoire d'un prétendu miracle en plein bocage normand, dont le Vatican ne veut plus entendre parler. À Dozulé, bourgade de plus de 2.000 habitants, les passants peuvent voir une croix monumentale de 7,38 mètres de haut. Dans ce village paisible du Calvados, fourni en commerces de proximité, en écoles... Il existe aussi un lieu de pèlerinage et de polémique. À Dozulé, depuis plus d'un demi-siècle, les habitants voyagent entre la passion du Christ et La Soupe aux Choux.

Le 28 mars 1972, Madeleine Aumont, villageoise, se réveille aux aurores. Elle regarde par sa fenêtre en direction du lieu-dit de la Haute-Butte. Une lumière apparaît. Dans un entretien accordé à France 3 Normandie, elle pense d'abord voir une soucoupe volante.

Mais, la lumière prend une forme particulière, elle dessine une croix : "Je me suis frottée les yeux et la croix était toujours là", explique-t-elle. Avant d'entendre une voix qui résonne et trois mots qu'elle ne comprend pas, mais qu'elle note phonétiquement : "ecce crucem domini".

Madeleine Aumont affirme avoir vu "49 apparitions"

Au matin, Madeleine Aumont, fonce à l'Église pour demander la signification de ces mots au curé. "C'est mal écrit. C'est du latin, ça veut dire 'voici la croix du Seigneur'", lui aurait-il dit. La villageoise repart, sans rien dire, mais elle est persuadée que Jésus-Christ lui a parlé.

Du 28 mars 1972 au 6 août 1982, elle a affirmé avoir vu 49 apparitions, toujours accompagnées de messages précis, qu'elle note soigneusement dans des petits carnets. Le Christ lui aurait demandé de faire ériger une croix monumentale de 738 mètres, équivalent à deux fois la tour Eiffel. Finalement, elle ne fera "que" 7,38 mètres. 

Dans les années 80, un pèlerinage se met en place, des milliers de personnes viennent se recueillir tous les 28 mars afin de prier devant cette croix. L'engouement est tel qu'une association est créée "Les Amis de la Croix Glorieuse", surveillée pour dérives sectaires. Dans les carnets de Madeleine Aumont, l'apocalypse est annoncée, elle est imminente, en vain. Malgré cela, le journal local Le Pays d'Auge a assuré que cette croix attirerait encore quelques dizaines voir centaines de personnes chaque année. Madeleine Aumont est quant à elle décédée en 2016. 

Le Vatican est resté sceptique et a enfoncé le clou

De son côté, l'Église a toujours refusé de reconnaître ces prétendues apparitions, rappelant qu'aucun élément ne permettait de les authentifier. Dès les années 80, l'évêque de Bayeux et de Lisieux, évoqué une "propagande fanatique".

Le 12 novembre 2025, le Vatican a refermé le dossier. Le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, l'homme chargé de remettre les choses au clair pour l'Église, a signé un texte approuvé par le Pape Léon XIV. "Le phénomène doit être considéré de manière définitive comme non surnaturel", est-il écrit. 

Mais, la foi et les croyances ne s'effacent pas par une simple lettre. Le Vatican a fermé le dossier. Certains fidèles, eux, continuent d'ouvrir les carnets de Madeleine Aumont. Au cœur du bocage normand, la croix de Dozulé est toujours debout. 

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