Dernière ligne droite de la campagne américaine ! Quelques jours avant que les Américains ne choisissent le successeur de Joe Biden, les démocrates s'amusent à tacler Donald Trump et ses soutiens. Ce mimétisme de la méthode du milliardaire est contre-productif.
Vous savez comment la vocation de Trump est née ? À cause de l’humiliation que Barack Obama lui a fait subir en 2011 devant les 2.500 convives du dîner des correspondants de la Maison Blanche. Obama, orateur incroyable, a multiplié les blagues mordantes, en faisant passer Donald Trump pour un idiot. La salle a ri à gorge déployée. Sauf que c’est par la magie de cette humiliation que le milliardaire - fils à papa, star de télé-réalité, misogyne patenté et justiciable multi-condamné - est devenu le héros de l’Amérique qui souffre et se sent méprisé par l’élite démocrate.
Du coup, quand on sait que le moteur de Trump et de ses supporters, c’est de laver l’affront, pourquoi continuer à les humilier ? Hillary Clinton, candidate à la Maison Blanche, et incarnation du mépris de classe, avait perdu la course à la présidence notamment parce qu’elle avait dit aux électeurs de Trump qu’ils étaient "pitoyables".
Alors, pourquoi le Président Biden pense que c’est une bonne idée de traiter ces mêmes électeurs "d’ordure" ? Barack Obama ironise sur ses frères noirs qui ne voudraient pas voter Kamala Harris parce qu’ils se sentiraient menacés dans leur virilité. Et c’est en sous-entendant qu’ils seraient des machos obtus que Barack Obama pense les faire voter pour une femme ? Et les petites blagues d’Obama sur la taille du sexe de Trump ? Sur le fait qu’il mettrait des couches et serait donc incontinent ? On en parle ?
Si ces outrances démocrates sont des réponses au camp républicain, Trump sera toujours meilleur catcheur que les autres. Il est champion poids lourd, médaillé d’or sur son terrain de jeu du complotisme et de l’insulte. Rien ne sert de lutter sur ce ring-là. Ni d’aligner des stars multimilliardaires du show business pour venir vomir leur mépris de Trump.
En humiliant leur champion, l’élite démocrate ne fait que renforcer l’adhésion des Républicains à Trump. "Tout ce qui est excessif est insignifiant", disait Talleyrand. Il est temps, aux États-Unis, comme en France, qu’on méprise moins et qu’on réconcilie plus. Qu’on ricane moins et qu’on construise mieux.
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