ÉDITO - Économie de guerre : que vaut le nouveau "fonds à 500 euros" pour la défense ? La réponse de François Lenglet

Les Français vont pouvoir placer leur argent et participer à l'effort de financement du réarmement de l'Union européenne. Mais avant de savoir si on va y aller, il faut comprendre de quoi il s’agit. Nous allons nous voir proposer d’investir dans les entreprises de l’industrie de défense française.
 
Alors, sous quelle forme ? Pour 500 euros au minimum, et jusqu’à quelques milliers d’euros, vous pourrez acquérir indirectement des parts au capital de ces quelques 4.000 entreprises françaises du secteur. Pas les grosses, plutôt les PME, celles qui ont besoin d’argent pour investir et se développer. 

Ce sont les banques qui distribueront ces produits dans le courant de l’année, la Banque publique d'investissement française (BPIfrance) étant la première à tirer avec un fonds qu’elle a baptisé BPI France défense.

Un placement qui peut rapporter mais à risque

Concrètement, votre argent sera d'abord bloqué au moins 5 ans. Cela peut varier selon les fonds, en réalité la durée moyenne de ce type de produit est plutôt de 8 à 10 ans. Au bout de la période de blocage, vous récupérez les fonds, avec ce que vous aurez gagné en plus. La rémunération.
 
La rémunération, dans ce type de formule, ça s’appelle du capital investissement ou du private equity. Elle peut potentiellement atteindre 10% par an. Cela signifie que l'on peut au moins doubler son capital sur la période. Vous mettez 1.000 euros, vous retrouvez 2.000. Il y a bien sûr des impôts, mais en général ils sont faibles, si vous mettez ces produits sur un PEA, un plan d'épargne en actions, par exemple.

Mais attention, rien n’est garanti. Les performances passées ne présagent pas des futures. Tout dépend du savoir-faire de la banque qui collecte et investit votre épargne. Il y aura des très bonnes affaires et d’autres qui le seront moins. En fonction des performances des entreprises financées, le capital investi peut être partiellement voire totalement perdu.

De l'épargne à moyen terme, pour un projet lointain

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Ces produits sont faits pour le grand public. C’est pour cela que le ticket d’entrée est faible, à 500 euros. Mais il y a quand même une réserve importante. L’argent est bloqué longtemps : il ne faut pas en avoir besoin, ce produit n’a pas pour fonction de stocker l’épargne de précaution. C’est de l’épargne investie à moyen terme, pour un projet lointain, comme la retraite. C’est aussi une façon de contribuer à la modernisation de la défense française. 
 
Avec ce nouveau produit, la France espère collecter 2 à 3 milliards d’euros dans le meilleur des cas, auquel l'État rajoutera 1,5 milliard. Mais ce n’est pas de l’argent qui va servir à équiper l’armée. Il va servir aux industriels de la défense, à augmenter leur capacité en finançant de nouvelles lignes de production, de façon à leur permettre de répondre aux commandes de l’armée française. Des commandes qu’il faudra financer par ailleurs, avec le budget de la France, et avec d’éventuels emprunts contractés au niveau européen. Ça n’est que la première brique de l’édifice.

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