À la suite de l'offensive du Hamas contre Israël, le Commissaire européen en charge du voisinage a annoncé, lundi 9 octobre, que les aides à destination des territoires palestiniens seraient suspendues : "L'étendue de la terreur et la brutalité contre Israël et son peuple est un tournant. On ne peut plus faire comme avant. Tous les versements sont immédiatement suspendus, tous les projets sont réexaminés", a-t-il déclaré.
Une position très ferme donc, qui faisait suite à l’interruption des aides bilatérales de l’Allemagne et de l’Autriche, annoncées un peu plus tôt. Mais d’autres états-membres se sont récriés, en estimant que ce sont les populations qui vont souffrir. Les ministres des Affaires étrangères européens doivent se réunir ce mardi 10 octobre par visioconférence, pour définir une position commune.
L’Europe est depuis des années le premier donateur à l’autorité palestinienne et aux ONG présentes sur place, de très loin. Les flux comptent pour plusieurs centaines de millions d’euros par an, auxquels il faut ajouter justement l’aide bilatérale des différents pays. Au total, il y aurait plus d’un milliard d’euros par an depuis 2017.
L’objectif officiel est de contribuer à la mise en place d’un état palestinien démocratique et responsable. Rappelons que l’autorité palestinienne est dirigée depuis près de vingt ans par le successeur de Yasser Arafat à la tête de l’OLP, Mahmoud Abbas. Abbas, presque nonagénaire, refuse d’organiser des élections, et supervise une autorité largement incompétente et corrompue, qui est accusée par la population de détourner à son profit une partie de l’aide internationale.
Les opposants politiques sont arrêtés, voire torturés, les journalistes indépendants le sont également. Au point que nombre d’observateurs demandaient, jusqu’ici sans succès, que l’aide européenne soit soumise à une conditionnalité, l’organisation d’élections libres par exemple.
Le seul pays qui s'opposait au versement de ces aides sans conditions était la Hongrie de Viktor Orban, qui demandait que les manuels scolaires dans les écoles palestiniennes soient réécrits, de façon à supprimer ce que Budapest considérait comme un appel à la violence contre Israël.
Cette demande a bloqué le versement de fonds jusqu’à un accord en 2022. Entre-temps, une quinzaine de pays, dont la France, avaient demandé à la Commission d’abandonner toute conditionnalité et de verser sans délais les fonds. Une aide supplémentaire a même été consentie pour aider les Palestiniens à faire face à la chute des exportations de céréales ukrainiennes, dont ils étaient très dépendants.
Jusqu'ici, les aides de l'Union européenne finançaient officiellement l’aide sociale, les retraites, le secteur médical, l’éducation. L’aide passe pour partie par un département de l‘ONU chargé des réfugiés de Palestine et par des ONG locales. Le problème, c’est qu’il y a des soupçons de détournement. Ce n’est pas nouveau, ils existaient même à l’époque d’Arafat où une commission parlementaire européenne avait été constituée pour enquêter.
Plus récemment, en 2021, le Shin Bet, les services de renseignement israéliens, ont révélé que des dizaines de millions de dollars d’aide européenne ont été détournés pour financer des groupes armés comme le FPLP, considéré comme une organisation terroriste, sous couvert d’actions humanitaires. En 2016, l’Australie avait aussi suspendu certains programmes après que le Shin Bet encore eut révélé que 77 millions de dollars avaient été détournés au profit du Hamas et en particulier de sa branche armée.
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