Plusieurs dizaines de milliers d'Espagnols ont manifesté en présence du roi Felipe VI, samedi 26 août à Barcelone pour crier leur "rejet du terrorisme" après le double attentat qui frappé la Catalogne, faisant 15 morts et 126 blessés. Des roses rouges, jaunes et blanches - aux couleurs de la ville - étaient distribuées aux participants, qui scandaient "No tenim por", "Nous n'avons pas peur" en catalan.
Le roi Felipe VI est devenu le premier souverain espagnol à participer à une manifestation depuis le rétablissement de la monarchie en 1975. Le troisième fils de Juan Carlos Ier se positionnait cependant en retrait, plusieurs rangs derrière la banderole de tête, de même que le chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy, et de très nombreuses personnalités politiques de tous les partis venues de Madrid et d'autres régions du pays.
Le tout premier rang était réservé aux "représentants des collectifs qui, dès la première minute, se sont occupés des victimes", selon le souhait de la mairie : policiers, pompiers, chauffeurs de taxis, commerçants ou habitants des Ramblas. Plusieurs fleuristes de cette célèbre avenue barcelonaise - traditionnellement célébrées comme des personnages emblématiques de Barcelone - avaient ainsi été invités à marcher en tête de cortège.
Le 17 août, une camionnette a foncé sur les promeneurs sur cette avenue emblématique. Treize sont morts et plus de 120 personnes d'une trentaine de nationalités ont été blessées. Depuis, le père d'un enfant de trois ans tué sur les Ramblas a pris publiquement dans ses bras l'imam de sa ville de Rubi en Catalogne. "Cette accolade symbolise la défaite de ceux qui nous ont fait mal", a commenté Ada Colau.
Les attentats au véhicule-bélier de Catalogne ont été perpétrés par six Marocains âgés de 17 à 24 ans ayant grandi ensemble dans une petite ville des Pyrénées catalanes. Tous ont été tués par la police. "La meilleure réponse : la paix", "non à l'islamophobie", pouvait-on lire sur quelques unes des pancartes dans la foule à Barcelone.
À leur arrivée dans le cortège, Felipe VI et Mariano Rajoy ont dû essuyer quelques huées et sifflets. De nombreux manifestants s'étaient aussi munis de drapeaux indépendantistes catalans.
Alors que le torchon brûle depuis des mois entre le gouvernement espagnol et la région de Catalogne dirigée par des indépendantistes, la marche unitaire de Barcelone marquait toutefois une trêve.
Le président catalan, Carles Puigdemont - toujours résolu à organiser un référendum d'autodétermination le 1er octobre, malgré l'opposition catégorique de Madrid - marchait non loin de Mariano Rajoy. Souvent accusé d'avoir jeté de l'huile sur le feu des dissensions avec la Catalogne, le chef du gouvernement avait parlé "d'amour" pour les Catalans et pour Barcelone vendredi 25 août. Il avait aussi fait l'éloge de la police catalane, "la cellule terroriste ayant été complètement désarticulée cent heures à peine après l'attentat".
Un millier de Catalans munis de drapeaux indépendantistes avaient manifesté une heure avant à Barcelone, en reprochant à l'État espagnol de vendre des armes à des pays comme l'Arabie Saoudite, accusés de liens avec l'islamisme radicale. "Vos politiques, nos morts", criaient-ils, en dénonçant le fait que Madrid espère vendre prochainement cinq navires de guerre à Ryad.
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