Demandé par Israël, un démantèlement de l'UNRWA risque d'accélérer la famine à Gaza

Alors qu'Israël ne cesse de demander le définancement de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, le patron de l'agence de l'Onu pour les réfugiés palestiniens a mis en garde, mercredi 17 avril, contre la dangerosité que représenterait le démantèlement de cette agence, créée en 1949.

Cela risquerait d'accélérer la famine à Gaza, alimentant "les cycles sans fin de violence", a-t-il alerté. "Démanteler l'UNRWA, la colonne vertébrale des opérations humanitaires [à Gaza] aura des répercussions durables", a-t-il également prévenu, devant le Conseil de sécurité de l'Onu.

"À court terme, cela va aggraver la crise humanitaire. [...] À long terme, cela mettra en danger la transition d'un cessez-le-feu vers "le jour d'après" en privant une population traumatisée de services essentiels", a insisté le chef de l'Agence, qui gérait des écoles et hôpitaux à Gaza.

"Cela rendra quasi impossible la tâche immense d'un retour à l'éducation pour près d'un demi-million de filles et de garçons profondément éprouvés. Échouer à offrir une éducation condamnera une génération entière au désespoir, alimentant la colère, la rancœur et les cycles sans fin de violence". 

Philippe Lazzarini a également rendu hommage aux 178 employés de l'UNWRA tués à Gaza, en observant avec l'ensemble des membres du Conseil une minute de silence pour tous les humanitaires tués depuis le début de l'offensive israélienne.

Israël accuse l'UNRWA d'aider le Hamas

L'agence qui compte plus de 30.000 employés dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie), est accusée par Israël d'employer "plus de 400 terroristes" à Gaza. Et douze de ses employés sont accusés par les Israéliens d'avoir été directement impliqués dans l'attaque sans précédent du 7 octobre menée par le Hamas sur le sol israélien. L'Onu s'était immédiatement séparée de ces douze employés concernés et une enquête interne, toujours en cours, avait été lancée. 

Ces accusations ont entraîné la suspension de financements par certains pays donateurs, dont certains ont repris depuis.

"L'un des objectifs principaux de l'UNRWA est d'endoctriner les enfants palestiniens avec l'idée qu'ils peuvent détruire Israël par leur retour", a affirmé l'ambassadeur israélien à l'Onu Gilad Erdan, évoquant son pays "inondé par des millions de descendants de réfugiés palestiniens". "Il est temps de définancer l'UNRWA", a-t-il plaidé, assurant que les ONG et d'autres agences de l'ONU pouvait la remplacer.

Sur le terrain, la situation est catastrophique et la famine menace déjà le nord du territoire palestinien, où près de 34.000 personnes, la plupart des civils, ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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