Coronavirus : pourquoi le Turkménistan n’a signalé aucun cas de Covid-19?

Officiellement, le Turkménistan fait partie des derniers pays à n'avoir détecté aucun cas de la maladie qui a tué plus de 80.000 personnes dans le monde.

Des rassemblements sportifs étaient organisés au Turkmenistan à l'occasion mardi 7 avril de la Journée mondiale de la santé

Crédit : Crédit : migration.gov.tm

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Au Turkménistan, il n'y a toujours aucun cas reporté de coronavirus. Le régime autoritaire de ce pays d'Asie centrale, qui partage sa frontière sud avec l'Iran, semble faire fi de la pandémie qui secoue la planète. Le Turkménistan ignore dès lors les conseils prodigués partout ailleurs contre le Covid-19.

Plus étonnant encore, pour la Journée mondiale de la santé, les autorités du pays ont décidé d'organiser des rassemblements sportifs de masse, selon le site officiel du pays. Mardi 7 avril, la télévision d'État a ainsi montré des centaines de citoyens revêtus de survêtements identiques pédalant les uns à côté des autres dans la capitale Achkhabad.

Sur d'autres images, des fonctionnaires, y compris des personnels de santé, s'étiraient ensemble à l'intérieur et à l'extérieur de bâtiments de l'administration. Le président Gourbangouly Berdymoukhamedov s'est lui-même affiché à cheval et à vélo, entouré de quelques responsables politiques.

Les médias officiels ont affirmé que 7.000 personnes avaient participé à des courses ou randonnées cyclistes dans l'ex-République soviétique pour marquer cette Journée mondiale créée en 1950. Des scènes surréalistes compte-tenu de la crise sanitaire planétaire.

"Coronavirus", un mot censuré

Officiellement, le Turkménistan fait partie des quelques derniers pays à n'avoir détecté aucun cas de la maladie (Covid-19) qui a tué plus de 80.000 personnes dans le monde. Le régime est connu pour son goût du secret, et les statistiques qu'il publie sont prises avec précaution à l'étranger.

Mercredi, les médias officiels ont pourtant affirmé que les autorités du pays bâtissaient un hôpital spécialisé dans le traitement des maladies infectieuses, sans jamais citer le coronavirus. Car officiellement le mot "coronavirus" n'existerait pas, rapporte Courrier international. Il aurait tout simplement été banni du vocabulaire des médias d'Etat.

Un "déni qui met en danger les Turkmènes les plus fragiles" et "renforce le régime autoritaire", accuse une ONG. Le président a tout de même mentionné la pandémie actuelle pour la première fois la semaine dernière, en évoquant la menace qu'elle constituait pour l'économie.

Tout comme son voisin le Tadjikistan, qui fait état lui aussi de zéro cas, le Turkménistan a laissé ses élèves faire leur rentrée scolaire lundi après les vacances de printemps. A la différence du reste du monde, la vie quotidienne dans le pays continue donc comme si de rien n'était.

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