Le verdict est sans appel pour Jair Boslonaro. Après six mois d'investigations, la Commission d'enquête du Sénat brésilien (CPI) a rendu son rapport ce mercredi. Elle réclame l'inculpation du président brésilien pour dix crimes "intentionnels", dont "crime contre l'humanité" pour sa gestion de la crise de la Covid-19.
Cette demande d'inculpation vaut en tout pour une soixantaine de personnes, dont quatre ministres, deux ex-ministres et les trois fils aînés du président Bolsonaro pour "incitation au crime" par le biais de diffusion de fausses informations.
Dans son rapport de 1.200 pages, la CPI désigne l'actuel président d'extrême-droite comme le principal coupable de la gestion de la crise qui a déjà fait 600.000 morts au Brésil et affirme avoir "recueilli des preuves qui montrent que le gouvernement fédéral (…) a agi avec lenteur dans le combat contre la pandémie de coronavirus, exposant délibérément la population à un risque réel d’infection de masse".
La CPI dénonce le "retard délibéré" dans l'acquisition de vaccins, le gouvernement Bolsonaro ayant préféré promouvoir des "traitements précoces" inefficaces comme l'hydroxychloroquine contre le virus, avec des "conséquences tragiques" pour la population.
Mais ces accusations ont avant tout une portée surtout symbolique. Jair Bolsonaro bénéficie toujours de nombreux soutiens au sein du Parlement, ce qui devrait lui éviter une procédure pour destitution. De plus, le procureur général Augusto Aras, un de ses alliés, peut faire barrage à toute inculpation.
Quelques heures après la parution de ce rapport, le président Bolsonaro a réagi en qualifiant la CPI de "mascarade" et a affirmé que son gouvernement et lui "n'étaient coupables de rien". "Ce rapport est un instrument de vengeance contre Bolsonaro et sa famille, c'est évident, que ni mes frères, ni moi, et encore moins le président, n'avons commis le moindre crime", a déclaré le sénateur Flavio Bolsonaro, l'aîné de la fratrie, peu avant la présentation du texte.
Des déclarations qui font grand bruit au Brésil alors que Jair Bolsonaro est au plus bas dans les sondages, largement devancé par l'ancien président Lula, à un an de la présidentielle.
La Commission s'est également penchée sur des soupçons de corruption dans l'achat de vaccins, ainsi que sur les relations entre Brasília et des mutuelles de santé privées accusées de promouvoir le "traitement précoce".
L'une d'elles, Prevent Senior, est soupçonnée d'avoir mené à l'insu de ses patients des expériences avec ce type de traitements et d'avoir fait pression sur ses médecins pour les prescrire à des "cobayes humains".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte