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3 min de lecture
Les poussettes pour chiens cartonnent en Corée du Sud.
Crédit : INA FASSBENDER / AFP
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C'est un phénomène déconcertant. Si les Français ne sont pas habitués à promener leur animal de compagnie dans une poussette, en Corée du Sud, c'est monnaie courante. Et ce qui inquiète, c'est que les chiens et les chats semblent remplacer progressivement les bébés dans leur landau.
En 2023, et pour la première fois, le nombre de ventes des poussettes pour animaux a dépassé celui des poussettes pour enfants, indique le journal The Korea Times. Selon les chiffres relevés par Gmarket, première plateforme de commerce en ligne du pays, 43% des ventes de poussettes étaient à destination des nourrissons et 57%, pour les chiens et chats.
À titre comparatif, les achats de poussettes pour animaux ne représentaient que 33%, en 2021, et 36%, en 2022. Une tendance qui s'est donc largement inversée en l'espace d'un an. En Corée du Sud, plus d'un foyer sur quatre possède un animal de compagnie, autrement dit plus de 6 millions d'entre eux, selon les données du ministère coréen de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales.
Comment expliquer ce phénomène ? Pour ce qui est de la forte baisse des ventes de poussettes pour bébé, particulièrement en 2023, le responsable de Gmarket n'a pas d'explication précise et indique, dans The Korea Times, que la société "pourrait être amenée à approfondir ses analyses". Mais une chose est sûre, c'est que le nombre de naissances dans le pays ne cesse de diminuer.
En 2021, 250.000 bébés sont nés contre 270.000 en 2020 et 470.000 en 2010. À noter que l'an dernier, le taux de natalité était en moyenne de seulement 0,72 enfant par femme, le plus bas enregistré depuis 1970. Selon les prévisions de l'agence des statistiques coréennes Kostat, la population actuelle, qui s'élève aujourd'hui à plus de 50 millions, pourrait même passer sous la barre des 40 millions d'ici 2041 et à 36 millions en 2072. Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol parle même d'"une urgence démographique". Le comble quand on apprend que lui-même n'a pas d'enfant.
Première cause de cette faible natalité ? Le coût que représente l'éducation d'un enfant. Selon Ouest-France, rien que le prix de l'enseignement supérieur en Corée du Sud s'élève à 9.500 euros par an.
Mais ce n'est pas tout, les discriminations envers les femmes restent importantes et dissuadent nombre d'entres elles d'avoir un bébé. Dans un article, la BBC indiquait que si les Coréennes sont plus rapidement propulsées sur le marché du travail qu'avant, leur rôle d'épouse et de mère n'a pas évolué. Dans le foyer, elles restent peu aidées par leur mari.
Aussi, pour pouvoir espérer gravir les échelons dans le monde du travail, elles choisissent bien souvent de faire une croix sur la maternité. Une femme interrogée par la BBC déclarait : "Les entreprises nous poussent à quitter notre emploi dès que nous avons des enfants". Notez que la Corée du Sud est le pays de l'OCDE où l'écart salarial est le plus élevé entre les femmes et les hommes, avec une différence de 31,2%.
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