Comment une femme a retrouvé la parole 20 ans après son AVC grâce à l'IA

Vingt ans, enfermée avec elle-même, avec toute sa tête, mais sans pouvoir s'exprimer, c'est l'histoire d'Ann, originaire du Canada. Mais d'abord, voici l'une des toutes premières phrases qui est sortie, non pas de sa bouche, mais de la machine qui lui permet de traduire toutes ses pensées par des mots : "Je pense que tu es merveilleux".

Cette phrase était destinée à son mari Bill, qui est resté à ses côtés dans toutes les épreuves qu'elle a traversées. Ann avait 30 ans quand le silence l’a frappée. Prof de maths, jeune mariée, jeune maman. Le matin, elle écrivait des additions au tableau. Le soir, elle ne pouvait plus lever la main. Plus parler, plus bouger, plus rien.

Spectatrice de sa propre vie, elle était incapable de dire oui, non, passe-moi le sel, change de chaîne, enfin tout ce qui est si banal et normal pour nous. 

Un long processus de réapprentissage

"Vous êtes pleinement conscient, vous avez toutes les sensations, mais vous êtes enfermé dans un corps où aucun muscle ne fonctionne", raconte Ann.

Pendant des années, elle a dû réapprendre l’essentiel : respirer sans aide, bouger légèrement la tête, cligner d’un œil. Ce que nous appelons des réflexes, elle l’a reconquis comme on gravit des montagnes. Et aujourd'hui, elle parle.

Comment est-ce que ce miracle technologique est possible ? Elle porte un implant sur le sommet du crâne, relié à un ordinateur complètement dopé à l'intelligence artificielle. Ça fait plusieurs années qu'Ann est équipée, mais désormais, il n'y a plus aucun délai entre le moment où elle pense à quelque chose et le moment où la machine parle à sa place. Mais pour ça, il a en a fallu du travail. 

Un progrès technologique inédit boosté par l'IA

Elle a prononcé en silence des milliers de phrases dans sa tête, et les implants ont permis de décoder, de comprendre ce qui se passait dans le cerveau quand elle pensait à telle ou telle phrase.

Et c'est bien sa voix qui parle, une voix reconstituée grâce à la vidéo filmée de son discours de mariage, avant son AVC.

Désormais, elle peut prononcer presque 100 mots par minute. C'est 150 en moyenne pour vous et moi. Alors, il manque encore les inflexions de voix, le volume, les émotions, la façon dont on peut jouer avec sa voix, et puis les machines sont encore beaucoup trop lourdes, mais vous pouvez imaginer le changement.

"Participer à cette étude m’a donné un but, j’ai l’impression de contribuer à la société", dit Ann, comme pour nous rappeler que derrière la technologie, le progrès, il y a des vies, des histoires qui méritent d'être entendues et écoutées.

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