Il est surnommé la "potion magique des jihadistes" ou encore la "drogue de Daesh". Le Captagon, à l'origine médicamenteux, est un produit qui se transforme en amphétamine dans le corps humain. Ce cocktail, la plupart du temps marié à de la caféine dans son état de vente illégale, est très largement produit en Syrie où les trafiquants profitent du chaos pour en exploiter le marché.
Fabriqué à moindres coûts, le Captagon, qui avait déjà la réputation d'un produit consommé au Proche et Moyen-Orient, est relativement facile à fabriquer et très lucratif. Autrefois produit en Europe, les laboratoires clandestins se sont délocalisés vers une Syrie minée par la guerre et dont le climat offre aux exploitants un lieu de fabrication privilégié en plus d'un marché local directement ciblé.
Nous les frappions, mais ils ne ressentaient pas la douleur
Un officier du régime syrien
Alors que son exportation vers les pays du Golfe perdure (le Captagon est très utilisé par les classes bourgeoises), la consommation syrienne aurait également subie une conséquente augmentation, liée notamment l'utilisation du produit par les combattants djihadistes. Insensibilité à la douleur, euphorie, énergie décuplée... Les effets du Captagon seraient utiles à Daesh qui l'exploite pour renforcer ses soldats. "Nous les frappions, mais ils ne ressentaient pas la douleur. Beaucoup riaient même alors que nous leur donnions des coups très forts", expliquait ainsi à Reuters un officier du régime syrien de la brigade de stupéfiants à Homs.
Néanmoins, plusieurs sources appellent à relativiser les surnoms de ces amphétamines. S'il est avéré que des combattants de l'État islamique y ont en effet recours, ceux-ci pourraient être minoritaires et ne concerner qu'un échantillon de consommateurs fondu dans la masse. En Syrie, les troupes gouvernementales et rebelles se renvoient les accusations sur sa consommation, tandis que les civils, anéantis par la guerre et ses ravages, s'en procurent également.
La "potion magique des djihadistes" ne pourrait donc être qu'un fantasme, qui selon la presse bulgare, relayée par Courrier International, proviendrait d'ailleurs de Sofia, où existerait un "laboratoire de l'Otan". Autant de sources floues qui appellent à la méfiance au sujet de la mystérieuse nouvelle réputation du Captagon.
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