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Bachar al-Assad, nouvelle coqueluche de l'extrême-droite en Occident

Lors de la manifestation des suprématistes blancs à Charlottesville, certains manifestants arboraient des tee-shirts pro-Assad.

Bachar al-Assad, président syrien, en juin 2009
Bachar al-Assad, président syrien, en juin 2009
Crédit : Louai Beshara / AFP
Cécile De Sèze
Cécile De Sèze
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Les images effrayantes de la manifestation à Charlottesville tournent toujours sur les réseaux sociaux. Des hommes blancs qui scandent des slogans racistes, antisémites, xénophobes, avec des drapeaux portant la croix gammée et faisant des saluts hitlériens...

Parmi eux, certains portaient des tee-shirts à la gloire de Bachar al-Assad et l'inscription "Undefeated" (en français, "invaincu"). L'homme qui a tué une contre-manifestante le jour de la manifestation en fonçant dans la foule avec sa voiture exhibe par exemple fièrement ce genre de clichés sur sa page Facebook.

C'est alors que plusieurs médias ont cherché à comprendre le lien entre le président syrien et l'extrême droite américaine, comme le Washington Post, mais aussi avec l'extrême droite occidentale dans son ensemble, à L'Orient le jour.

Ainsi, comme le rapporte la journaliste Caroline Hayek dans le média libanais, "les photos de Bachar al-Assad dans leur smartphone remplacent parfois les posters de Hitler et de Mussolini jadis affichés sur les murs de leur chambre." Quand le Washington Post fait état d'images du dirigeant syrien qui se baladent entre leurs symboles préférés : Pepe the Frog, la croix gammée et des portrait d'Adolf Hitler, selon BuzzFeed.

Représentant de l'ordre face "à des indigènes de couleur"

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Selon le politologue Ziad Majed, spécialiste de la Syrie, interrogé par L'Orient le Jour, le chef controversé de la Syrie "représente une figure, il est devenu le modèle" de cette extrême-droite occidentale qui a une vision du conflit syrien particulière. Cette frange pense alors, selon le politologue, que "le régime en place impose l'ordre et la stabilité face à des indigènes de couleur, de race inférieure".

L'extrême droite française est aussi concernée. Comme le rappelle le site d'information libanais, lors de la campagne présidentielle, Marine Le Pen avait déclaré "dès le début du conflit syrien que contribuer à la chute de Bachar el-Assad, c'est permettre à l'EI de gouverner la Syrie".

Une position qui se veut clairement contre celle officielle de la France : ni Bachar al-Assad, ni l'État islamique, même si l'EI a pris la place d'"ennemi" numéro un après les attentats du 13 novembre 2015. Dans la même vague, on retrouve aussi les députés de droite Thierry Mariani ou encore le chrétien démocrate Frédéric Poisson.

L'extrême droite française et les dictateurs arabes

Mais le fait que le Front national soutienne des personnalités souvent jugées comme des dictateurs n'est pas nouveau. Déjà en 2012, France 24 expliquait avec un expert "pourquoi le Front national soutient les dictateurs arabes". 

Jean-Marie Le Pen, à l'époque, louait déjà les qualités de l'héritier syrien et refusait de condamner la répression sanglante dans laquelle le pays a plongé après les premières manifestations qui ont suivi les différents Printemps arabes. Précédemment, il avait également regretté le temps où Kadhafi