Les images de vidéosurveillance font froid dans le dos. Le 22 août dernier, Iryna Zarutska, jeune réfugiée ukrainienne de 23 ans, s'installe dans un métro de la ville de Charlotte, dans l'est des États-Unis. Quelques instants après, un individu monte à bord et s'assoit derrière elle avant de la poignarder de trois coups de couteau, sans aucun échange préalable.
Sur les images, on peut voir le suspect, Decarlos Brown, un homme afro-américain de 34 ans sans domicile fixe, sortir une lame et attaquer la jeune femme blonde. L'homme semble ensuite errer dans le wagon avant de quitter la scène du crime. Il sera interpellé sur le quai un peu plus tard.
Un temps passé inaperçu dans le pays, le meurtre de cette réfugiée a pris une dimension politique au cours du week-end, lorsque la réaction initiale de la maire démocrate de Charlotte a été mise en lumière. La droite américaine dénonce depuis un laxisme démocrate, en plein débat houleux sur la criminalité.
"Le sang de cette femme innocente peut littéralement être vu dégoulinant du couteau du tueur", a commenté, ce lundi 8 septembre, Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, après avoir vu les images du meurtre. "Et maintenant, son sang est sur les mains des démocrates qui refusent de mettre les gens mauvais en prison", a ajouté le président.
De son côté, Vi Lyles, maire de Charlotte, a adressé ses "pensées et prières" aux proches de la victime, sans la nommer, mais en évoquant les problèmes de santé mentale de longue date du meurtrier présumé. "Je veux être claire, je ne diabolise pas ceux qui ont des difficultés avec leur santé mentale, ou qui n'ont pas de logement", avait déclaré l'édile.
Après la publication des images de vidéosurveillance, Vi Lyles a demandé, le vendredi 5 septembre, aux médias de ne pas les diffuser "par respect pour la famille d'Iryna".
Ses déclarations ont provoqué un tollé à droite, jusque dans le gouvernement de Donald Trump.
"La maire de Charlotte ne veut pas que les médias vous montrent la triste vérité. Pourquoi ? Parce qu'elle et d'autres responsables publics dans sa ville portent leur part de responsabilité", a affirmé, ce dimanche, le ministre des Transports, Sean Duffy.
Ces attaques contre les démocrates interviennent dans un climat déjà très tendu outre-Atlantique. Depuis son retour au pouvoir, le président américain a placé la lutte contre la criminalité en tête de ses priorités, et ce principalement dans les grandes villes dirigées par des démocrates, accusés de laxisme.
C'est notamment pour lutter contre "ce laxisme" que Donald Trump a envoyé des soldats de la Garde nationale dans la capitale Washington, qu'il dit envahie par des "gangs violents".
Au delà de la bataille idéologique entre les républicains et les démocrates, d'autres personnalités de droite reprochent aux médias progressistes d'avoir volontairement tu le meurtre d'Iryna Zarutska, parce que la victime est blanche et l'auteur présumé noir.
À commencer par Elon Musk. L'homme le plus riche du monde et ancien allié de Donald Trump a ainsi publié de nombreux messages sur le sujet et apporté son soutien à un post qui affirme que "les personnes blanches sont victimes de violence par les Noirs à des taux disproportionnés".
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