Au volant d'un camion, Poutine inaugure un pont entre la Russie et la Crimée
Le président russe a traversé mardi 15 mai, au volant d'un camion, le nouveau pont qui relie la Russie à la Crimée, qu'elle a annexée en 2014. La communauté internationale et l'Ukraine dénoncent ce projet.

Vladimir Poutine a inauguré le nouveau pont reliant la Crimée à la Russie mardi 15 mai. Le président russe a traversé cet ouvrage colossal et très symbolique au volant d'un camion orange, à la tête d'une colonne d'une dizaine de véhicules.
Le pont de Crimée, d'une longueur de 19 kilomètres, relie la Crimée à la Russie, qui l'a annexée de l'Ukraine en mars 2014 après une intervention des forces spéciales russes et un référendum de rattachement dénoncé comme "illégal" par Kiev et les Occidentaux. Ce chantier titanesque, lancé en février 2016, a été confié par l'État à la société d'Arkadi Rotenberg, partenaire de judo du président Vladimir Poutine.
Le pont devait être livré avant décembre 2018, mais lors d'une visite en mars, Vladimir Poutine avait exigé qu'il soit prêt dès le mois de mai "pour que les gens puissent en profiter pendant la saison estivale". La Crimée est une destination de vacances populaire chez les Russes.
En arrivant de l'autre côté du pont, Vladimir Poutine a été accueilli par une petite foule qui l'a applaudi chaleureusement. Le président russe a salué un "jour exceptionnel, festif, historique". Le blocus imposé par Kiev et les sanctions occidentales après l'annexion entraînent régulièrement des pénuries en Crimée, la plupart des produits alimentaires venant de Russie par ferry, dépendant de la météo.
Un projet critiqué par la communauté internationale
Mais ce projet a provoqué la colère du premier ministre ukrainien Volodymyr Groïsman, qui a accusé la Russie de "bafouer le droit international" avec ce pont. "Le temps viendra où la Russie paiera tout."
L'Union européenne a dénoncé "une nouvelle violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie". Elle estime que la construction du pont "vise à poursuivre l'intégration forcée de la péninsule annexée illégalement" par la Russie. La France a également condamné ce pont qui "contribue à priver l'Ukraine d'un plein accès et de l'utilisation de ses eaux territoriales internationalement reconnues".