Cinq personnes ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi dans l'attaque d'un restaurant dans le centre de Bamako. L'attentat terroriste a été revendiqué par le groupe de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar dans un enregistrement diffusé par l'agence mauritanienne Al-Akhbar.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris. Un déroulement classique et automatique lorsqu'un Français, ici Fabien Guyomard, est tué à l'étranger.
Selon la police malienne, un homme cagoulé et armé est entré peu après minuit dans le restaurant "La Terrasse", un restaurant apprécié des expatriés dans le centre de Bamako. L'assaillant a lancé des grenades avant d'ouvrir le feu. Il a alors tué deux personnes sur la terrasse, dont un Français, avant de prendre la fuite à bord d'un 4x4 noir. Peu après avoir quitté les lieux de l'attaque, ils auraient croisé une voiture de police et un nouvel échange de tirs aurait eu lieu. Trois autres personnes seraient alors décédées.
D'après une source diplomatique, l'assaillant aurait crié "mort aux Blancs". Des propos qui font écho au témoignage de l'un des témoins sur Le Figaro. "Il a d'abord lancé des grenades sur la devanture mais ça n'a pas marché. Il est alors entré et est monté à l'étage (...) Il a commencé à tirer, en visant particulièrement les blancs. C'étaient des tirs ciblés", a-t-il déclaré.
Cinq personnes ont donc trouvé la mort dans cet attentat. Trois Maliens, un Belge et un Français ont été tués. Le ressortissant belge, Ronny Piens travaillait pour l'Union européenne au Mali alors que les deux victimes maliennes identifiées étaient un gardien et un policier.
Les autorités françaises ont elle confirmé la mort de Fabien Guyomard, 30 ans. Célibataire sans enfant, il vivait à Bamako depuis 2007 et travaillait à ICMS Africa, une société américaine spécialisée dans la construction de luxe, selon un de ses amis malien Zakaria Maïga. Laurent Fabius a présenté ses condoléances aux victimes, en particulier "à la famille de Fabien Guyomard". A noter que huit autres personnes auraient été blessées dans cette attaque.
Longtemps non revendiqué, le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar a revendiqué l'attentat dans un enregistrement audio diffusé par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar.
"Nous revendiquons la dernière opération de Bamako menée par les vaillants combattants d'Al-Mourabitoune pour venger notre prophète de l'Occident mécréant qui l'a insulté et moqué, et notre frère Ahmed Tilemsi" tué par l'armée française en décembre, affirme un porte-parole sur cet enregistrement diffusé par Al-Akhbar, qui publie régulièrement des communiqués de la mouvance Al-Qaïda sans jamais être démentie.
Rapidement après les faits, l'Elysée a publié un communiqué dans lequel François Hollande a dénoncé "avec la plus grande force le lâche attentat". Le président de la République a surtout "offert l'aide de la France" au président malien, Ibrahim Boubakar Keïta avant d'assurer son "soutien total dans la lutte contre le terrorisme". Manuel Valls s'est déclaré "horrifié devant l'abjecte attaque terroriste perpétrée à Bamako".
Le parquet de Paris a ouvert une enquête après l'attentat. Une enquête de ce type est automatique quand un Français est victime d'un crime à l'étranger. Elle a été ouverte pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes et confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat).
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