Alain Duhamel : "L'idée de répartir les migrants entre les différents États apparaît impartiale"

La proposition phare du plan d'action présenté hier par Jean-Claude Juncker consiste à imposer des quotas de réfugiés aux 28 États membres de l'UE. Insatisfait des mesures prises fin avril par les chefs d’États européens, le président de la Commission européenne souhaite répartir plus équitablement la prise en charge des demandeurs d'asile, afin de soulager les pays les plus concernés. L'Italie, la Grèce et Malte, font en effet face à un afflux de migrants sans précédent.

C'est une très bonne idée car jusqu'à présent, l'Union européenne ne s'occupait principalement que du sauvetage des migrants. Par contre, mettre en place un tel dispositif ne serait pas évident. Il faudrait en effet que tous les États membres soient d'accord, et que les populations locales puissent l'accepter, voire s'en réjouir.

Il faut que les populations locales soient contentes d'accueillir les réfugiés en question, et je ne connais pas beaucoup de pays où ce soit le cas, en dehors peut-être de la Suède.

Alain Duhamel

Mais même si une telle mesure paraît impartiale et efficace, elle ne réglerait pas le fond du problème. Il faudrait en effet s'attaquer aux "passeurs", qui contribuent à l'afflux des migrants, ce qui est actuellement quasi-impossible. Mais il faudrait également aider les pays eux-mêmes à stabiliser leur situation politique, et leur système économique en général.