"Un échec inexplicable et inexcusable". Invité de RTL ce lundi 16 août, Bernard-Henri Lévy a dénoncé le retrait américain d'Afghanistan, qui a entrainé le retour des talibans, 20 ans après avoir été chassés du pouvoir. "Les américains sont partis de manière absolument incompréhensible, poursuit-il, personne n'a livré bataille, on les a abandonnés pieds et points liés... On a livré les femmes afghanes et les démocrates afghans aux mains des terroristes islamiques" a-t-il ajouté.
Si le retrait des troupes américaines en Afghanistan était déjà un souhait de Donald Trump, "Joe Biden a accéléré le processus, Trump en avait rêvé, Biden l'a fait, martèle l'écrivain, peut-être par naïveté d'avoir cru en les accords de Doha l'année dernière (accord de paix entre les États-Unis, l'OTAN et les talibans afghans où les Occidentaux s'engageaient à retirer leurs troupes au printemps, en échange de la promesse des talibans de lutter contre l'influence d'Al-Qaïda et de ne pas reprendre les territoires par les armes), peut-être aussi pour satisfaire des électeurs qui n'en pouvaient plus des prétendues guerres sans fins. Quoi qu'il en soit, les Américains ont trahi leur meilleurs alliés, ils ont laissé s'écrouler le rempart qui nous protégeait Al-Qaïd hier et de Daesh aujourd'hui."
Pour Bernard-Henri Lévy, les Américains sont ainsi "les seuls fautifs" de la situation en Afghanistan après "leur décision incompréhensible de se retirer du pays", se "lavant les mains de se qui se passera désormais là-bas, notamment pour les femmes lapidées dans les villages car elles ont osé se mettre du verni à ongle" a-t-il déploré.
Alors que les Talibans semblent être dans un discours de séduction, notamment au niveau des relations diplomatiques à l'international, pour Bernard-Henri Lévy, "rien pour l'instant ne justifie pleinement cela, mais il y a déjà des exécutions sommaires un peu partout et les habitants sont terrorisés" affirme-t-il.
Pour lui, la seule lumière d'espoir vient du fils du commandant Massoud, Ahmad Massoud junior, qui "a repris le flambeau de son père et qui devrait prendre la parole dans les prochaines heures afin d'organiser la résistance depuis la vallée du Panshir, dans le nord du pays" fief légendaire du commandant Massoud, "pour lui, la résistance commence maintenant car aucune bataille n'a été perdue puisqu'elle n'a pas été livrée."
Face à la situation plus que critique en Afghanistan, Emmanuel Macron va diriger à 12h un conseil exceptionnel de défense et devrait aussi s'exprimer ce lundi soir à 20h. Selon Bernard-Henri Lévy, le chef de l'Etat était "hier matin en relation avec Ahmad Massoud avec qui il entretien de très bons rapports depuis leur rencontre à l'Elysée en avril dernier". Ce dimanche 15 août, le fils du commandant avait d'ailleurs fait publié une lettre, parue dans le JDD, dans laquelle il appelait la France à ne pas "les abandonner". Pour le philosophe français, "la France peut beaucoup aider cette nouvelle résistance afghane."
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