Seul contre tous, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán reste inflexible au sommet européen de Bruxelles. Il apparait aujourd'hui comme le maître du jeu concernant le sort de l'Ukraine dans la guerre contre la Russie.
Ce sommet a deux objectifs principaux : d'abord, donner le "top départ" aux négociations pour que l'Ukraine entre dans l'union européenne, un signal attendu par Kiev, mais aussi un signal politique surveillé par le Kremlin, qui prouverait que jamais l'Europe ne laissera tomber l'Ukraine. Un arbitrage fort attendu, d'autant que l'incertitude grandit du côté des États-Unis ; Washington lâchera l'Ukraine si Donald Trump est à nouveau élu dans un an, lors de la présidentielle, ce qu'annoncent tous les sondages pour le moment.
Second objectif : débloquer une aide de 50 milliards d'euros pour les quatre prochaines années en faveur de l'Ukraine. Une somme qui serait distribuée en subventions et en prêts pour assurer le fonctionnement du pays. Une aide essentielle puisque, d'après le Fonds monétaire international, l'Ukraine n'aura plus d'argent dans ses caisses au premier trimestre 2024.
Mais, pour Viktor Orban, "l'élargissement est un processus juridiquement détaillé et basé sur le mérite. Nous avons fixé sept conditions et d'après l'évaluation même de la Commission, trois d'entre elles sur sept ne sont pas remplies". "Donc, nous ne sommes pas en position de commencer à négocier", poursuit-il.
Dans la mesure où les décisions concernant la politique extérieure de l'Union européenne se prennent à l'unanimité, un accord ne peut être conclu sans le soutien de chacun des dirigeants. Le Premier ministre hongrois est le seul à vouloir le bloquer, ce qu'il a signalé dès la semaine dernière, en envoyant une lettre au Conseil européen, avant de le répéter ce jeudi matin. Et si de nombreux dirigeants européens tentent de le faire changer d'avis, le chef d'État hongrois n'en démord pas.
Proche du Kremlin, Viktor Orbán a toujours traîné des pieds pour voter des sanctions contre la Russie. Dans une interview donnée cette semaine à nos confrères du Point, il a déclaré que "de toute façon, l'Ukraine va s'effondrer militairement, financièrement, politiquement. La Russie appartient à une autre forme de civilisation, nos différences ne doivent pas nous empêcher de coopérer".
L'extrême droite hongroise met par ailleurs la pression sur Orban, alors que se profilent en juin prochain les élections européennes. Le Premier ministre hongrois en veut par ailleurs à Zelensky, qu'il accuse de "maltraiter" la communauté hongroise qui vit en Ukraine. Cette minorité serait persécutée par Kiev, selon la Hongrie. Son chantage est également financier : la Hongrie n'a pas obtenu sa part complète du plan de relance et attend de recevoir 30 milliards d'euros. Hier, la Commission européenne a cédé 10 milliards.
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