Une photo m'a interpellée ce mardi 24 avril en Une de La Croix. Il s'agit de l'image d'un jeune ouvrier de Dacca au Bangladesh. Il porte sur ses épaules des kilos de jeans, et nous regarde droit dans les yeux un peu comme pour nous dire "Tout ça c'est à cause de vous".
Ce jeune homme fait partie de ces 25 millions de personnes qui sont aujourd'hui encore dans le monde victimes de travail forcé. "Les forçats du travail", titre le journal. Cinq ans après le drame du Rana Plaza qui avait coûté la vie à 1.138 personnes, La Croix a voulu voir si les choses avaient changé, si les industriels du textile, si les enseignes de la grande distribution, avaient réellement fait quelque chose pour améliorer le quotidien de ces femmes et ces hommes qui fabriquent ce que nous portons.
La réponse est oui, mais on peut mieux faire. Les marques étrangères ont désormais l'obligation d'assurer la sécurité des usines de leurs sous-traitants, de nombreux travaux de rénovation ont été réalisés. Problème, l'accord signé par 215 multinationales expire en mai prochain et pour l'instant seules la moitié d'entre elles ont accepté de se réengager
"Les avancées sont encore fragiles", écrit Guillaume Goubert. Pour aller plus loin, il faut, dit-il, amener les consommateurs à réfléchir sur les conséquences de leurs achats et cela vaut pour les vêtements fabriqués au Bangladesh comme pour la nourriture importée de pays lointains, souvent produites dans des conditions sociales et environnementales déplorables. "Ce que nous achetons à bon marché, conclut-il, peut coûter très cher à d'autres". C'est bon de le rappeler.