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128 morts, une centaine de disparus, 8 interpellations…Ce que l'on sait sur l'incendie à Hong Kong

Deux jours après l’incendie qui a ravagé un vaste complexe résidentiel à Hong Kong, la ville continue de compter ses morts. Avec au moins 128 victimes, plus d'une centaine de disparus et plusieurs arrestations, il s’agit du feu d’immeuble le plus meurtrier depuis des décennies. Voici les éléments connus à ce stade.

Un incendie majeur ravage plusieurs immeubles d'habitation dans le quartier résidentiel de Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po à Hong Kong, le 27 novembre 2025.

Crédit : Tommy WANG / AFP

Yasmine Boutaba & AFP

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L'incendie est désormais maîtrisé. Le feu s’est déclaré ce mercredi 26 novembre peu avant 7 heures, heure française, dans le complexe Wang Fuk Court, un ensemble de 1.984 logements répartis dans huit tours de 31 étages, situé dans le district de Tai Po, au nord de Hong Kong. Le site, inauguré en 1983, était en pleine rénovation mais restait occupé.

Selon les témoignages, des flammes gigantesques ont rapidement gagné les immeubles, attisées par les échafaudages en bambou et les filets de protection entourant les tours. Des centaines de pompiers ont été mobilisés et ce n’est que vendredi 28 novembre en fin de matinée que les flammes ont finalement pu être éteintes.

Un bilan humain dramatique et encore incertain

Au moins 128 personnes ont perdu la vie, dont un pompier, a annoncé Chris Tang, chef de la sécurité de Hong Kong. Parmi les victimes, 89 n’étaient toujours pas identifiées. Environ 80 personnes ont été blessées, dont 11 grièvement, et plus d’une centaine restaient portées disparues.

Il s’agit du plus grave incendie d’immeuble dans le monde depuis 1980, hors discothèques, prisons ou centres commerciaux, selon la base de données de l’Université de Louvain. À Hong Kong, aucun feu n’avait été aussi meurtrier depuis 1948.

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Les proches continuent de visiter hôpitaux et morgues pour tenter de retrouver les leurs. Les secours affirment avoir inspecté l’ensemble des logements, mais il reste impossible de savoir si le bilan va encore s’alourdir.

Des matériaux inflammables et des alarmes défaillantes

Les causes exactes du drame ne sont pas encore connues. L’enquête, qui pourrait durer trois à quatre semaines, s’oriente toutefois vers un départ de feu dans les parties basses des filets du chantier, favorisé par l’emploi d’échafaudages en bambou et de matériaux inflammables comme des panneaux en mousse utilisés pour protéger les fenêtres.

Andy Yeung, le chef des pompiers de Hong Kong, a confirmé que les systèmes d’alarme incendie "ne fonctionnaient pas correctement" dans les huit tours, corroborant les témoignages recueillis sur place.

Huit interpellations et des soupçons de négligence

La commission anticorruption a annoncé ce vendredi 28 novembre l’arrestation de huit personnes : sept hommes et une femme âgés de 40 à 63 ans, dont deux responsables du bureau d’études chargé de la rénovation, deux chefs de travaux, trois sous-traitants en échafaudages et un intermédiaire.

La police avait déjà interpellé trois hommes suspectés de "grossière négligence" après la découverte de matériaux inflammables laissés sur le chantier, facilitant la propagation du feu sous l’effet du vent. Leur rôle exact dans l’origine du sinistre reste toutefois à déterminer.

Une ville ultra-dense exposée aux risques urbains

Hong Kong, région administrative spéciale de 7,5 millions d’habitants, est l’une des zones urbaines les plus densément peuplées au monde, avec une moyenne de plus de 7 100 habitants par km². Dans les zones bâties, cette densité peut tripler.

La ville, célèbre pour ses gratte-ciels, a vu se multiplier ces dernières décennies les tours résidentielles de plus de 50 étages, notamment dans les Nouveaux Territoires où se situe Tai Po.

Selon le Conseil sur les grands immeubles et l’habitat urbain (CTBUH), Hong Kong compte 569 bâtiments de plus de 150 mètres de haut, un record mondial. Une verticalité qui, combinée aux chantiers permanents et à l’exiguïté des espaces, peut amplifier les risques en cas de catastrophe.

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