Marne : à la rencontre de "La Pouplie", élu arbre de l'année 2020
REPORTAGE - Un peuplier de Boult-sur-Suippe, âgé de plus de 200 ans et nommé La Pouplie, a été élu arbre de l'année 2020.

Nouvelle étape de la semaine verte sur RTL. Cap dans un petit village de la Marne, au pied de "l'arbre de l'année 2020", lauréat d'un concours organisé par le magazine Terre sauvage et l'Office national des forêts, qui signale depuis 9 ans les plus beaux arbres du patrimoine français.
À Boult-sur-Suippe à 15 km au nord de Reims, dans un océan de champs de céréales, on ne voit que lui. Ou plutôt "elle", car l'arbre a son surnom, c'est ce que nous raconte Amandine Polet, native de Boult ; c'est elle qui a inscrit l'arbre au concours. "Au village, si vous demandez la route à un passant pour aller voir le peuplier, il ne vous répondra pas. En revanche, si vous demandez La Pouplie, il saura", explique-t-elle. Un nom qui vient du patois "pouplier".
La Pouplie a au moins 200 ans, 37 mètres de hauteur, un tronc de 12 mètres de circonférence, des branches énormes, des ramures noueuses à souhait. Elle est écrasante, rassurante, intimidante, rafraîchissante.
Bientôt protégé par la municipalité
Jean-Claude Georget en parle très bien, et est le président du collectif "Boult environnement". Tout le monde ici veut préserver cet arbre que les classes de Boult ne manquent pas de visiter pour les leçons de choses. "Je n'ai pas envie que La Pouplie soit morte", confie la petite Léna, qui n'a sans doute pas tort en voulant préserver les arbres. De de tels monuments sont devenus très rares dans le paysage français.
Et ce concours est en train d'avoir un effet tout à fait inattendu et bénéfique sur l'arbre et sur le village. Si Amandine Polet a inscrit La Pouplie au concours, c'est que l'arbre a failli disparaître en 2018 après un début d'incendie dans le tronc, causé par un pétard du 14 juillet. La Pouplie est de plus sur un terrain privé et constructible, mais voilà que la situation se débloque car un arbre élu "arbre de l'année" devient en quelque sorte protégé.
Un phénomène qui pourrait ne faire que commencer, à tel point que le maire de Boult a conclu un accord pour un échange de terrain avec le propriétaire de La Pouplie ; la mairie va pouvoir aménager les abords et créer un arboretum pour mettre définitivement à l'abri de monument végétal.