"J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence", écrivait Antoine de Saint-Exupéry, à propos du désert saharien, dans son roman Le Petit Prince.
Hormis ses plages paradisiaques, la Tunisie est attractive grâce à la portion de désert présente sur son territoire. Le Sahara n’est pas seulement du sable à perte de vue. Ce type de paysage ne représente que 30% de sa superficie. Le désert tunisien, c’est aussi des oasis, des massifs rocheux, un paysage lunaire et une porte d’entrée vers les montagnes tunisiennes. Avec cet horizon unique, le désert de Tunisie est une visite à la fois spirituelle et physique.
Incontournables lors d’une visite du désert saharien, les lacs salés de Chott el-Jerid. Situés près de l’oasis de Tozeur, ils sont les vestiges d'une ancienne mer intérieure, d'où la présence de sel. Ainsi, Chott el-Jerid s’étend sur environ 5.000 kilomètres carrés. Cet espace sans végétation, seulement composé de longues lignes blanches, se dirigent vers les montagnes à l’horizon. Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, ce paysage est caractéristique du nord du Sahara. "L'analyse écologique montre une richesse spectaculaire ainsi qu'un développement des processus écologiques et biologiques dans l'évolution des écosystèmes", explique l'institution .
Au fil du temps, les changements climatiques ont favorisé l'évaporation du lac. Une fine couche d'eau hyper salée demeure à la surface. Cependant, lors de fortes pluies, la surface du lac peut rapidement se retrouver inondée, alerte l'Unesco. Il est donc important de rester vigilant. Les lacs de Chott el-Jerid reposent sur un sol boueux. À la saison des pluies, les plaques salines deviennent instables et il est possible de s’y embourber. Pour rendre accessible cette zone, une route goudronnée a été construite et permet de traverser ce marécage salé. Ce lieu est connu pour ses mirages incessants dus à la blancheur du sol et à la brillance des minéraux, rapporte le Guide du Routard.
Il est impensable de visiter le désert tunisien sans voir une oasis, havre de paix en plein no man’s land. Ksar Ghilane a la particularité d’être alimentée par une rivière d’eau chaude. Le mot arabe "ksar" signifie château. Ainsi, cette oasis était auparavant un village fortifié situé au sommet d’une colline donnant sur les dunes. Anouar Chetoui, commissaire régional au tourisme, décrit cette région comme "un paysage naturel vierge, caractérisé par des dunes et des sables dorés, des oasis et des sources naturelles d'eau chaude", rapporte le Huffington Post.
Un fort en pierre, situé à quelques encablures de l'oasis, témoigne de cette époque romaine. Mais il faudra attendre 1953 pour voir naître ce paradis. Des ingénieurs français firent jaillir de l’eau chaude, après un forage pétrolier raté qui "perça une nappe phréatique à 700 mètres de profondeur", explique le Guide du Routard. En plein Sahara, cet îlot surgit au bout de la route. Il est bordé par un village blanc, dominé par un obélisque blanchi. Ce monument commémore la victoire du général Leclerc et de son armée en 1943, lors de la bataille de Ksar Ghilane. L'oasis deviendra donc une caserne militaire française, qui sera par la suite, offerte aux nomades qui désiraient se sédentariser autour de la palmeraie.
Direction ensuite, les plateaux désertiques du Sahara où vivent encore des Berbères. Les habitations semblent être encastrées dans les flancs de la vallée. Ces espaces de vie troglodytes et rudimentaires étaient des maisons dites traditionnelles, mais aussi des chapelles à marabouts. Appelées "ksours", elles sont construites au sommet d'une vallée et permettaient aux différentes tribus de se protéger en surplombant la région. De longs corridors, sculptés dans la pierre, reliaient les pièces entres elles. Ils étaient conçus dans des endroits ombragés et permettaient d’accéder à un réseau de chambres et de salles en sous-sol.
Les ksours servaient aussi de greniers pour stocker les récoltes et richesses des Berbères. De nombreuses associations militent afin que ces vestiges soient inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, explique le Huffington Post. Le village de Ksar el Hallouf se trouve au sein d’une enceinte fortifiée où ce type d'habitations s’entassent les unes sur les autres à la manière des alvéoles d’une ruche.
Ces lieux de vie étaient construits de façon à atteindre plusieurs étages, accessibles via des escaliers étroits et pentus. Cependant, la plupart de ces "ksour" tombent hélas en ruine, à l’image de celui Chenini, une magnifique cité berbère bâtie sur un imposant éperon rocheux, ajoute le site.
Les montagnes, situées au nord de la région de Tozeur font partie des excursions classiques à faire lors d’un safari dans le désert. Afin d’y accéder, il est possible de monter à bord d’un ancien train en bois fabriqué en France. Il servait autrefois au bey de Tunis, préfet représentant l'empire Ottoman. Désormais, il se faufile entre les grottes de l’oued Selja.
Appelé "le lézard rouge", ce train représente un symbole colonial et monarchique. Il fut abandonné pendant de longues années. Il faudra attendre 1975, pour qu'une restauration des locomotives soit entamée. Au départ de Metlaoui, ce moyen de transport original donne accès à des canyons sauvages et à d