Taxe sur les autoroutes : Vinci contredit Bercy, assurant qu'une hausse des péages est "inévitable"
La nouvelle taxe sur les autoroutes annoncée par Bruno Le Maire s'accompagne "inévitablement" d'une hausse des tarifs des péages, prévient Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes.
Un nouveau bras de fer se profile-t-il entre Bercy et Vinci Autoroutes ? Alors qu'une nouvelle taxe sur les "infrastructures de transport de longue distance" - autoroutes et aéroports - a été annoncée par Bruno Le Maire, le ministre a souligné ce mercredi 27 septembre, en amont de la présentation du budget 2024 en Conseil des ministres, que les usagers ne subiraient aucune répercussion de cette nouvelle taxe sur le tarif des péages. Une affirmation que fustige Vinci Autoroutes, qui monte au créneau.
"Une hausse des taxes, c'est inévitablement une hausse des tarifs des péages", a mis en garde Pierre Coppey, président de la société autoroutière ce mercredi, en réaction à l'annonce de Bercy. Selon Vinci, qui s'est exprimé sur la question auprès de nos confrères de BFMTV, il serait impossible de prévoir une hausse de la fiscalité sans influer sur le prix des péages. Pour l'entreprise, le projet du ministère de l'Économie et des Finances serait par ailleurs "une violation de la parole de l'État" et "un contre-sens à un moment où il est urgent d'investir pour décarboner la route".
Dans son annonce, Bruno Le Maire avait assuré que cette taxe, qui rapporterait 600 millions d'euros à l'État, n'aurait pas d'influence sur le prix des péages, en maintenant, notamment, la "définition du prix des péages". Pierre Coppey a lui fait valoir que "l'article 32 du contrat" entre Vinci et l'État français autorisait une hausse de ces prix en de telles circonstances, soulignant que les taxes françaises sur les péages sont déjà de l'ordre de 40%.
Ce mercredi, le ministre de l'Économie a martelé que les "sociétés d'autoroutes ne seront pas autorisées à répercuter les augmentations de taxes sur le tarif des péages". Et d'ajouter, en conclusion : "Les tarifs des péages, c'est nous qui les fixons".
