"Les entreprises françaises ne sont pas des proies", avait déclaré Arnaud Montebourg, au micro de RTL, mais elles sont l’objet de convoitises. Ainsi, la société Alstom se retrouve au centre de toutes les attentions.
Implanté en France depuis 1928, Alstom est devenu un géant en matière d’énergie et de transports. L’entreprise fournit des équipements pour des centrales nucléaires, hydroélectriques et thermiques. Cette spécialisation lui a permis de devenir le leader mondial en matière d’hydroélectricité. Pourtant, ce leadership ne se reflète pas forcément en France.
Les sites français d'Alstom sont de plus en plus impactés par la concurrence asiatique et américaine, notamment via les chaudières à gaz de General Electric. Creusée par les dettes, la trésorerie d'Alstom souffre également de la mauvaise conjoncture européenne. Autant d'éléments qui font de ce fleuron de l'industrie hexagonale une proie attractive pour General Electric.
Le conglomérat américano-canadien fait partie des entreprises privilégiées pour la reprise d’Alstom. Le groupe américain a déposé une offre ferme de rachat des activités de la branche énergie à plus de 10 milliards d’euros cash. Le but est de racheter la branche énergie afin de renforcer la division transport d’Alstom. Mais les intérêts affichés de General Electric envers l’entreprise française ont réveillé un autre concurrent, Siemens.
En dix ans, l’entreprise allemande tente pour la troisième fois d’acquérir Alstom. Siemens propose d’une part dix milliards d'euros et, de l'autre, d'échanger les turbines, les centrales et les transmissions électriques d'Alstom contre des trains à grande vitesse et des locomotives.
Cependant, Alstom et Siemens sont des entreprises jumelles qui ont la même activité et visent les mêmes marchés. Ce genre d'échanges peut provoquer des fermetures d'usines et des suppressions de postes.
Le gouvernement reste prudent quant aux offres de rachat présentées. Pour Manuel Valls, Alstom est "un enjeu stratégique national". "Nous serons (...) attentifs aux offres et à leurs garanties en termes de création d'activité en France, de localisation des centres de décision et d'emplois", ajoute-t-il.
De son côté, François Hollande a reçu à l’Élysée, les dirigeants d’Alstom et de General Electric. Le Président est monté en première ligne lundi 28 avril pour revendiquer haut et fort l'intervention de l'État dans le dossier Alstom et piloter depuis l'Élysée les discussions avec les prétendants au rachat de la branche énergie du groupe.
Arnaud Montebourg souhaite s’assurer "auprès d'Alstom de l'égalité de traitement stricte entre l'offre de General Electric et de Siemens (...). Le gouvernement prendra les moyens nécessaires pour défendre les intérêts de l'État", a assuré le ministre de l’Économie.
Le feuilleton Alstom pourrait ne pas s’arrêter là. L’État plancherait sur une troisième solution et serait prêt à céder 84% de ses parts chez EDF, afin de financer Alstom et racheter la part de Bouygues, selon Le Nouvel Observateur.
Selon différentes sources, Alstom se donne un mois pour choisir une offre de rachat, comme le rapporte Le Monde. Ce répit devrait laisser plusieurs semaines aux candidats à la reprise pour peaufiner leur dossier.
L'heure est désormais aux tractations. En coulisses, les négociations vont bon train et les quatorze administrateurs d'Alstom, dont les Français Olivier Bouygues, actionnaire à 29% et Jean-Martin Folz, l'ancien patron de PSA, évaluent les différentes options.
Devant eux s'ouvrent trois perspectives. Soit l'industriel français entre en négociations exclusives avec General Electric. Une option qui a la préférence du président d'Alstom Patrick Kron. Soit les négociations sont ouvertes avec l'Américain et Siemens.
L'Allemand vient de déposer son offre et souhaite, au préalable, avoir accès à toutes les données d'Alstom ainsi qu'un délais de trois à quatre semaines pour rencontrer la direction du groupe français. Troisième option : le conseil d'administration peut également décider de ne pas trancher et reporter ses annonces à plus tard.
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