"Comme les auditeurs de RTL ne le savent peut-être pas, j’ai un beau frère agriculteur", raconte Guillemette Faure. "Récemment, la marque de fines herbes qui lui achète ses récoltes de basilic lui a demandé sa photo pour la mettre sur l’emballage. Comme ça, sans doute, on saura que ce basilic a poussé dans le champ d’une vraie personne", poursuit la journaliste. Une stratégie qui lui rappelle celle de la marque Michel et Augustin, dont la photo apparaît sur leurs petites bouteilles de yaourts à boire. "Ça vous dit que Michel et Augustin existent en vrai, pas comme Mamie Nova qui nous a jamais dit en quoi elle roulait", s'amuse-t-elle.
"La méfiance vis-à-vis de l’industrie agroalimentaire est telle qu’on a l’impression que pour devenir gros et méchant, il faut absolument avoir l’air petit et sympa", fait-elle remarquer. "Les étiquettes se sentent obligés de vous faire croire que ce que vous allez acheter a été produit à la main en famille ou par une bande de copains", ajoute-t-elle.
À ses yeux, "plus on se déconnecte de l’origine des choses que l’on mange, plus on a besoin de se faire croire qu’elles ont une histoire". Elle conclut : "Si les industriels nous faisaient la démonstration de ce qu'ils font de mieux qu'à la maison, comme la moutarde ou les yaourts brassés, ils seraient peut-être plus crédibles qu’en faisant semblant de faire du fait-maison".