Amazon est en train de devenir peu à peu le magasin universel à domicile, qui vend à la fois de quoi se distraire, se cultiver, se nourrir et s’habiller. La dernière initiative en date, c’est la livraison de produits en une heure dans les grandes villes, aux États-Unis, à Londres et depuis quelques jours à Paris, avec en particulier quelque 4.000 produits alimentaires frais. C’est un service qui est réservé aux clients "Premium", qui payent un abonnement de 49 euros par an, et qui est disponible depuis quelques jours. La Mairie de Paris s’en alarme d’ailleurs, car elle redoute que cela ne soit fatal pour les petits commerces parisiens, qui subissent une concurrence à la fois par les prix et par la livraison gratuite.
En vingt ans, ils ont conquis (et très largement) la place de premier libraire mondial, avec par exemple 40% du marché du livre aux États-Unis. Le secteur n’est pas extensible à l’infini. Il fallait donc trouver d’autres créneaux, toujours avec les mêmes recettes : du clic à la boite aux lettres. D'où le secteur de l’alimentaire. Ou encore l’habillement, en deux temps. D'abord pour distribuer les vêtements des autres marques, et aujourd'hui en lançant ses propres marques de vêtements. Ou encore dans la production d’objets technos, comme l’enceinte connectée Echo, qui se vend par millions aux États-Unis, ou la liseuse Kindle, qui date déjà de plusieurs années. Dans ce domaine, il y a eu aussi des échecs, comme le téléphone Fire, qui n’a jamais décollé, et qu’Amazon a dû abandonner en catimini tout récemment.
Il y a eu aussi des échecs dans la musique. Tout ne réussit pas à chaque fois. Mais un nouveau service de musique à la demande va être lancé prochainement. C’est désormais l’image qui intéresse aussi le groupe Amazon. Il a lancé un service de vidéo à la demande, et il investit désormais dans la production de films. Il a ainsi commandé une série télévisée au réalisateur Woody Allen, avec la même stratégie que Netflix : créer du contenu exclusif, pour augmenter le nombre de ses abonnés. On estime qu’aux États-Unis, Amazon aurait une cinquantaine de millions d’abonnés.
La vitrine pour le client est parfaite, mais dans les arrière-cuisines c'est l’armée des ombres des petits jobs de service mal payés
François Lenglet
Cette expansion tentaculaire a de quoi faire peur. Il faut dire, bien sûr, que personne n’est obligé d’acheter chez Amazon. L’essor de la librairie, c’est d’abord le succès d’un service client de qualité exceptionnelle, que fnac.com, par exemple, a mis quinze ou vingt ans à égaler, alors qu’ils faisaient le même métier. Fort de ce succès, elle a accumulé des informations sur ses clients et une expérience qui lui sert à investir d’autres secteurs. Souvent avec les méthodes de la nouvelle économie : la vitrine pour le client est parfaite, mais dans les arrière-cuisines c’est l’armée des ombres des petits jobs de service mal payés.
Sans compter un autre problème, qui justifie en partie les préventions de la Mairie de Paris. Amazon, comme les autres Google, Apple ou Facebook, a développé des systèmes d’optimisation fiscale très sophistiqués, qui lui permettait jusqu'ici d’échapper à l’impôt. Il y a là une concurrence déloyale par rapport aux commerçants qui, eux, n’ont pas le loisir de délocaliser leurs bénéficies en Irlande ou dans les Îles vierges britanniques.
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