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Pourquoi n'y a-t-il pas de promotions sur les livres en France ?
Olivier Dauvers vous explique pourquoi le rayon livres fait figure d'exception dans les hypermarchés. Dans toutes les enseignes, les livres ne sont en effet pas soldés.
Un rayon livres dans un supermarché (photo d'illustration).
Crédit : DANIEL JANIN / AFP
L’hypermarché est le royaume des promotions. Impossible de faire un pas ou presque sans tomber sur une promotion, si d’aventure vous ne les aviez pas déjà vues chez vous via les prospectus. Mais comme pour Astérix, où un village résiste à l’envahisseur romain, un rayon résiste encore et toujours aux promotions : le rayon livres.
Sauf exception, vous ne voyez pas d’affiches jaune fluo avec des prix barrés ou des remises écrites en gros et en rouge. Et évidemment encore moins de soldes ! Cela s'explique par le fait que le livre est un produit particulier, avec la fameuse loi Lang sur le prix unique du livre, datant de 1981.
Jack Lang était alors ministre de la Culture de François Mitterrand et voulait préserver les libraires indépendants de la concurrence des grandes surfaces. Et dans les grandes surfaces, comme les hypers bien sûr, mais aussi des enseignes comme la Fnac qui, en se développant, menacent ce qu’on va appeler les "libraires de quartier".
Le but de la loi Lang
Elle fixe ce qu’on appelle le prix unique du livre. D’ailleurs, si vous regardez au dos du livre, vous voyez bien un prix qui a été imprimé dessus par l’éditeur. Alors que quand vous achetez un pot de Nutella ou un camembert Président, la marque n’a pas imprimé le prix, c’est l’enseigne qui le fixe librement.
Pour ses défenseurs, la loi Lang empêche donc les grandes surfaces de casser le prix des livres, alors qu’elles pourraient le faire en sacrifiant leur marge sur quelques produits, notamment les best-sellers, pour asphyxier les libraires. Et comme une grande surface ne vend pas que des livres, elle pourrait se refaire sur d’autres produits. Ce que ne peut pas faire le petit libraire. C’est ça l’esprit de la loi Lang : un même prix pour tous.
Livres à bas prix : le marché de l'occasion
Pourtant, on peut parfois voir des remises de 5% sur certains livres, à la Fnac, comme dans les grandes surfaces. C’est en réalité la seule tolérance permise par la loi. Mais avouez qu’on ne traverse pas la ville pour gagner 5 % sur un livre de poche à 8 euros. Et puis quand vous comparez 5 % avec le niveau de promo que vous voyez habituellement dans votre hyper, il n'y a pas lieu de se retourner !
Impossible donc de payer ses livres moins chers ? Non. Mais difficile, oui, en tout cas pour les livres neufs. La seule façon, c’est de fréquenter régulièrement les enseignes de déstockage. Soit des enseignes généralistes comme Noz par exemple, ou des spécialisées comme MaxiLivres. Vous y trouverez des livres que l’éditeur a directement revendu à prix très réduits pour s’en débarrasser.
Soit parce qu’ils n’ont pas marché, soit parce que le tirage a été trop important. Problème : vous ne trouverez pas nécessairement le livre que vous recherchez… Le plus facile pour ça, c’est encore la seconde main. Là, pour le coup, les prix sont libres. Et souvent très bas d’ailleurs.
