On comprend assez mal la position de Pierre Gataz. Il y a deux mois, il promettait de créer un million d'emplois ; il refuse désromais de prendre un engagement chiffré face aux baisses de charges présidentielles. A-t-il parlé trop vite ?
Le président du Medef a accroché à son revers de veston un pin's dont il a beaucoup de mal à se défaire. Sur ce pin's, il a promis un million d'emplois en 5 ans, c'est à dire 200.000 emplois par an en échange de 60 milliards de baisses de charges et d'impôts sur les entreprises d'ici 2017.
Avec cet engagement, Pierre Gattaz s'est un peu tiré une balle dans le pied. Si le patron des patrons parle de créations nettes, il faut qu'il explique comment il compte y parvenir. Sinon, il ne peut ignorer que l'économie française crée déjà plus de 200.000 jobs tous les ans : c'est son rythme naturel, même en période de croissance molle. En toute logique, son contrat signifierait un million de postes supplémentaires, et c'est cette promesse qui alimente la polémique et surtout désarçonne ses troupes.
Au Medef, c'est comme au PS ou à l'UMP. On vit au rythme des luttes de courants. D'un côté, une partie des troupes patronales pour qui il n'est pas question d'un pacte de responsabilité sous l'ombrelle d'un gouvernement de gauche. En face, des dirigeants en première ligne de la mondialisation qui connaissent les enjeux de la compétitivité et qui veulent un accord rapide. Et le dernier front, le plus puissant de la troupe, qui ne sait pas sur quel pied danser.
Ces grognards veulent savoir si l'on va garder le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), si on le remplace par la suppression des cotisations famille - aujourd'hui à la charge des entreprises - et veulent aussi connaître le sort de l'abaissement de charges sur les bas salaires, créé par Martine Aubry et François Fillon.
Toutes ces inquiétudes sont légitimes, parce que selon les options, certaines branches industrielles n'auront aucun intérêt à prendre des engagements. Mais selon d'autres, comme dans les métiers de service, les métiers peu qualifiés, des activités peu exposées à la concurrence, on a peur de perdre des avantages. C'est cette partition un peu trouble que doit clarifier le Medef.
À force de multiplier les couacs, notamment sur les contreparties, le Medef renforce les oppositions à gauche et les surenchères à droite. La sévérité de Laurent Berger, n'est pas feinte. Le responsable de la CFDT considère sérieusement que les zigzags de Monsieur Gattaz vont finir par pousser tout le monde dans le fossé.
Ce pacte de responsabilité n'est certainement pas la lampe d'Aladin, mais il ouvre des voix devant lesquelles le patronat piétine depuis des lustres.
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