LVMH, le groupe français leader mondial du luxe, fait des étincelles. Il a réalisé un chiffre d’affaires au canon, lors du troisième trimestre 2019 : plus de 13 milliards d’euros, soit une progression de 11% par rapport à l’année précédente, et même davantage si l’on tient compte de l’évolution des taux de change.
LVMH, c’est le groupe aux chiffres fous : 70 marques vendues dans le monde entier, avec Vuitton bien sûr, mais aussi Dior, Bulgari, Chaumet, Guerlain, Kenzo, Tag Heuer, Veuve Cliquot, Ruinart, 150.000 employés dans le monde, et 190 milliards d’euros de valeur boursière.
Ce qui en fait la première entreprise européenne, c’est presque 10 fois plus que Peugeot-Citroën. Bernard Arnault, PDG et fondateur de l’entreprise, détient la seconde fortune mondiale. Un empire du luxe qu'il a bâti à partir de rien ?
C’est le fils d’un industriel du Nord, à Roubaix. Il a débuté dans l’entreprise familiale, qu’il a recentrée sur la promotion immobilière, puis revendue, elle s’appelle aujourd’hui Nexity. Et c’est en 1984 qu’il acquiert un groupe textile vieillissant, dans lequel il y a des pépites, le Bon marché et Dior.
Il se débarrasse des poids morts, restructure l’affaire, et investit dans un groupe nouvellement créé avec la fusion une société de vins et spiritueux, Moët Hennessy, et du malletier Louis Vuitton : LVMH. Rapidement, il monte au capital et évince sans ménagement les deux dirigeants familiaux, en exploitant leur division. C’est à partir de ce navire qu’il va multiplier les acquisitions, au début des années 1990.
Qu’est-ce qui explique un tel succès, trente ans plus tard ? D’abord une intuition géniale, investir dans la qualité et dans l’image, la marque, pour vendre avec des marges insolentes. Ensuite un art de l’exécution, un souci obsessionnel du détail, sans équivalent.
Il sera ensuite servi par l’extraordinaire progression du niveau de vie dans les pays émergents, et l’apparition des nouveaux riches, japonais d’abord, chinois, russes, sud-américains, qui se précipitent sur ses produits.
La carte des magasins Vuitton sur la planète est un très bon indicateur de développement économique. LVMH, c’est une France à mi-chemin entre l’industrie et l’artisanat qui surfe sur la mondialisation naissante de la fin du 20ème siècle, et qui se déploie grâce à l’extraordinaire progression de l’économie de marché sur la planète.
Mais Bernard Arnault ne s’est-il jamais trompé ? Sur Vuitton et bon nombre des marques de champagne, de bijoux, de montres et de vêtement, honnêtement non. C’est en dehors du luxe où il a fait des investissements discutables. Dans l’internet au moment de la bulle, et en achetant Carrefour, en 2007, à plus de 50 euros l’action, alors qu’elle a perdu les deux tiers de sa valeur depuis.
LVMH peut-il continuer à ce rythme longtemps ? L’entreprise déjoue tous les pronostics de ceux qui la voyaient ralentir. La question de moyen terme, c’est la succession de Bernard Arnault, qui a 70 ans. Question taboue dans l’entreprise tant "BA", c’est ainsi qu’il est appelé, est présent et omnipotent.
Il a cinq enfants, dont trois travaillent dans l’entreprise, et répète que l’entreprise est un groupe familial. Prochaine étape pour le groupe, la réouverture, en 2020, de la Samaritaine, un grand magasin installé à l’orée du Pont Neuf, à Paris, somptueusement rénové, avec un hôtel de luxe.
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