Les Minions, c'est l'histoire de curieux petits personnages jaunes qui fait suite à un autre film d'animation, Moi, moche et méchant, un succès quasi-planétaire. Le long métrage est américain, mais il a été largement réalisé en France, dans les studios de Illumination Mac Guff. Cette entreprise de région parisienne est devenue filiale d'un studio américain en 2011.
Mac Guff réalise donc ces images de synthèse. C'est un travail qui est à la fois créatif et assez technique, puisqu'il fait maîtriser la confection d'images par ordinateur. Mac Guff, c'est près de 700 personnes. C'est une belle réussite : c'est le plus gros créateur d'emploi du secteur ces dernières années.
Pourquoi les producteurs américains viennent-ils chercher chez nous, alors qu'ils ont les majors du secteur (Disney, Pixar) ? Parce que nous sommes bons. Cela a commencé avec Kirikou et la sorcière, il y a presque vingt ans, qui avait fait 1,6 million d'entrées et qui s'est bien vendu à l'étranger. Depuis, la France a produit 70 films de ce type. Il y a un savoir-faire français, avec plusieurs dizaines d'entreprises, avec une filière de formation spécifique, l'école des Gobelins à Paris et à Noisy-le-Grand, en banlieue. C'est une excellente école de l'image, des jeux vidéo et du dessin animé, qui forme techniciens et créateurs.
On a aussi reconverti la célèbre abbaye de Fontevraud en centre international de création de films d'animation. On a bien sûr tout le système de soutien et de subventions publiques diverses, qui arrose le secteur du cinéma français. Sans compter le régime des intermittents du spectacle, dont profitent les entreprises comme Mac Guff.
Nombre de salariés du secteur sont sous ce régime d'assurance-chômage de l'Unedic, qui permet aux entreprises de ne pas salarier ses employés, mais de ne les payer que lorsqu'ils travaillent, le reste étant pris en charge par le régime d'assurance-chômage. Lorsqu'on avait voulu réformer ce régime, l'année dernière, parce qu'il est très coûteux pour la collectivité, les employés de Mac Guff avaient voté la grève.
L'animation compte pour 10% des productions françaises, mais 33% de nos exportations. Douze longs métrages ont fait plus d'un million d'entrées dans le monde. C'est Europacorp, la société de Luc Besson, qui est bien souvent en haut de l'affiche avec ses productions. La moitié des succès à l'export est réalisée par des films à plus de 15 millions d'euros de budget (Astérix ou la trilogie Arthur et les Minimoys). Mais il y a aussi des budgets plus modestes, comme Kirikou ou Les triplettes de Belleville, qui font des cartons à l'étranger.
Il y a aussi des films passant quasiment inaperçus en France, comme Igor, qui marchent très bien à l'international. On attend pour 2015, après Les Minions, un film tiré d'un livre de Khalil Gibran, le Prophète, avec la voix du chanteur Mika, et une version du Petit Prince de Saint-Exupéry.
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