L'euro en Grèce, ça n'a au moins pas marché jusqu'ici. Faisons un petit calcul : celui de la croissance du PIB dans la zone euro depuis la création de la monnaie unique, en 1999, c’est-à-dire la création de richesses économiques supplémentaires sur quinze ans. C'est édifiant. Entre 1999 et 2014, le PIB de la Grèce n'a quasiment pas progressé : il n'a fait que 0,7% sur quinze ans. Cela veut dire croissance zéro, alors que la moyenne de la zone euro à été de +18 % sur la période.
En réalité, il y a eu deux moment différents. D'abord l'ascension, de 1999 à 2007, où le PIB de la Grèce a progressé de 35%, soufflé comme une bulle spéculative. Presque du jour au lendemain, le pays a profité de très bas taux d'intérêt. En 2004, il s'endettait au même prix que l'Allemagne.
Cela a déclenché une fureur de la dette, pour des dépenses publiques très discutables : l'abaissement de l'âge de la retraite, l'organisation des des Jeux Olympiques avec des infrastructures coûteuses. Tout cela s'est fait avec le complicité des marchés financiers, qui ont apporté l'argent à la Grèce sans sourciller, avec l'assentiment de tous les leaders européens, dont aucun n'a vu le danger arriver.
Et quelques années plus tard, c'est la catastrophe. Tout s'inverse en 2010, avec les effets de la crise économique et financière, et avec ces plans de sauvetage absurdes. La Grèce dévale à grande vitesse la pente qu'elle avait gravie. Son PIB perd plus de 25% en cinq ans. Dans cette phase, l'euro bride les possibilités de redressement, car c'est une monnaie beaucoup trop forte pour un pays effondré.
L'euro a été finalement une double malédiction pour la Grèce. Il a provoqué un emballement dans la période d'euphorie, et une contraction artificielle dans la période de dépression. Raison de plus pour ne pas mettre toute la responsabilité du désastre sur les épaules des Grecs. Ils ont leur part de responsabilité, dans l'intempérance budgétaire ; mais ils ont été aussi victimes de la mécanique viciée de l'union monétaire.
On voit que les destins sont très contrastés. À monnaie unique, il n'y a pas croissance unique, loin s'en faut. La France fait quand même +20% sur quinze ans. Ce n'est pas si mal. C'est même un peu mieux que l'Allemagne, qui n'est qu' à +19%. C'est vrai que les premières années de la comparaison sont défavorables à nos voisins, à cause des effets de la réunification allemande, qui les ont plombé.
Outre la Grèce, les deux autres grandes victimes de l'euro, c'est l'Italie - avec un incroyable +3% de croissance sur quinze ans seulement - et le Portugal (+4%).
À l'inverse, les deux stars, ce sont l'Espagne (+26% depuis 1999) et surtout l'Irlande, la grande gagnante de l'euro, avec +50% sur quinze ans.
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