Le tribunal de Bobigny va se prononcer ce vendredi 3 juillet sur un litige inhabituel : la direction d'Air France a carrément attaqué le principal syndicat des pilotes d'avion. Elle estime, en effet, que les pilotes n'ont pas réalisé les économies auxquelles ils s'étaient engagés. Il manque 70 millions d'euros sur les 200 prévus, à cause de leur rémunération, en particulier des majorations pour vol de nuit, qui devaient être réduites. Alors que, toujours selon la direction, le personnel au sol, les hôtesses et stewards ont, eux, réalisé la totalité de leur objectifs.
Du coup, elle a attaqué le SNPL en référé, c'est-à-dire en procédure d'urgence. C'est sans précédent. Cela signe l'incroyable détérioration du dialogue social, non pas à Air France, mais entre Air France et ses pilotes, qui sont devenus une sorte d'aristocratie indifférente à la fois au sort de leur compagnie et à celui des autres personnels.
Leur seul mot, d'ordre, c'est : "Pourvu que cela dure". Faute de négociation, ce sont donc les juges qui vont trancher. Tout cela intervient après la longue grève des pilotes, à l'automne dernier, qui avait fait perdre 500 millions d'euros à la compagnie.
Air France se trouve actuellement en situation précaire, à cause de la concurrence de plus en plus vive des low cost sur les lignes européennes, qui occupent maintenant plus de la moitié du marché, et de celle des compagnies du Golfe sur les longs courriers. Air France était dans le rouge l'an dernier. Du coup, elle a fermé des bases en région, fermé des lignes comme Kuala Lumpur en Malaisie ou Vérone en Italie, Elle a aussi massivement coupé dans ses investissements, en différant la livraison d'appareils neufs, pour retrouver l'équilibre.
L'entreprise vaut aujourd'hui moins de deux milliards en bourse. C'est six fois moins qu'avant la crise.
Ce qui est inquiétant, c'est que tout le transport aérien n'est pas en difficulté. En 2014, les compagnies mondiales ont retrouvé des marges qu'elles n'avaient pas obtenues depuis les années 1960. Et cela malgré une chute des prix spectaculaire du prix des billets. Un ticket aller-retour en avion coûte en moyenne dans le monde 390 euros, soit 65% de moins qu'il y a vingt ans.
Au sommet de la rentabilité, on trouve les compagnies américaines, qui se sont brillamment redressées, les compagnies du Golfe et derrière, les asiatiques, et les européennes, qui peinent. Et au sein des européennes, c'est Air France qui connaît la situation la plus délicate.
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