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Les banques grecques menacées de faillite

REPLAY / ÉDITO - Les trois grandes banques de Grèce sont victimes de la défiance croissante des épargnants. Ceux-ci retirent massivement leur argent pour le stocker chez eux ou pour le virer à l'étranger.

François Lenglet
François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Les banques grecques menacées de faillite
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François Lenglet

Une nouvelle menace se profile en Grèce : la faillite des banques, qui précipiterait la sortie du pays de l'euro. Les trois grandes banques du pays sont victimes de la défiance croissante des épargnants, qui retirent leur argent en liquide pour le stocker chez eux dans des coffres ou le virer dans une banque à l'étranger dans la zone euro, par crainte de voir leurs banques fermer d'un jour à l'autre.

Mercredi 18 mars, les retraits ont atteint près de 400 millions d'euros sur une seule journée, selon le Financial Times. C'est le montant le plus élevé depuis l'arrivée de Syriza. Le paradoxe, c'est que pendant que le premier ministre grec s'empaille avec la chancelière allemande, les citoyens grecs, eux, mettent leur argent justement en Allemagne, à l'abri.

Trois ans de panique

Les épisodes de panique se succèdent depuis trois ans. À chaque fois, c'est la Banque centrale européenne qui comble le trou, avec son aide d'urgence. Sur les seuls trois derniers mois, elle a versé 50 milliards d'euros aux banques grecques. Depuis 2012, elle a décaissé au total 100 milliards d'euros, qui s'ajoutent aux 320 milliards d'euros de dette du pays, et aux 100 milliards d'allègement de dette déjà consenti.

C'est toujours la communauté de la zone euro qui paie, c'est-à-dire la France pour 20% environ et l'Allemagne pour 30%. Le problème, c'est que cette aide d'urgence est détournée par le gouvernement grec, qui l'utilise aussi pour régler ses dépenses, car il est complètement désargenté. Il en est à ramasser sur les comptes courants des organismes publics, pour faire face à ses échéances (le paiement des fonctionnaires ou des simples factures).

L'aide d'urgence européenne est détournée par le gouvernement grec, qui l'utilise aussi pour régler ses dépenses

François Lenglet
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Le ministre des finances, en visite à Paris le mois dernier, a emprunté le téléphone d'un de ses homologues français pour téléphoner en Allemagne, parce qu'il n'avait pas le forfait suffisant pour appeler à l'étranger.

Un énième sommet vient de se tenir à Bruxelles. Il s'est terminé sans accord. En sortant, Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, était optimiste. Mais pas les Allemands ni les Français. C'est toujours la même comédie sur les "réformes" promises par les Grecs en contrepartie du versement de 7 milliards d'euros dont le gouvernement a besoin.

Le précédent chypriote

Voilà deux mois que les négociations font surplace. Les Allemands ne veulent pas alléger la dette de la Grèce, et les Grecs ne veulent pas faire les réformes souhaitées par l'Allemagne. Quand bien même un accord passerait, il ne serait que partiel.

Le plus probable, c'est que la BCE ferme le seul robinet qui reste ouvert, son aide d'urgence. Athènes serait alors obligé de rétablir le contrôle des changes, c'est-à-dire d'interdire la sortie d'argent du pays - interdire les virements internationaux en réalité - et limiter le montant des retraits au guichet.

En principe, on n'a pas le droit de le faire. Mais il y a un précédent. C'est Chypre qui l'a instauré il y a deux ans, pour des raisons très voisines. Ce serait la reconnaissance explicite qu'il n'y a de fait plus d'union monétaire entre la Grèce et le reste de la zone, puisque l'euro grec ne pourrait plus voyager librement. Cela compliquerait quelque peu la saison touristique du pays cet été, un élément clé pour l'économie grecque.

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