Le magazine Capital, en partenariat avec RTL, se pose une question : dans quel sens la baisse du prix du pétrole redistribue-t-elle les cartes ?
Un pétrole pas cher, c'est d'abord une bénédiction pour tous les grands pays industrialisés qui importent beaucoup de pétrole, comme la France. Une décote de 30 à 40%, c'est pour nous 17 à 20 milliards d'économies sur une seule année. C'est absolument colossal. C'est l'équivalent d'une baisse des impôts exceptionnelle. Même si, bien sûr, les contribuables n'en verront pas les bénéfices.
Prenons la Chine, premier importateur mondial de pétrole : cette baises représente la bagatelle de 100 milliards de bonus qu'il y a à la clé. À ces niveaux, c'est une très bonne nouvelle pour toutes les entreprises et leurs consommateurs.
Tout ce qui n'a pas été dépensé en énergie peut aller vers l'investissement et la consommation, avec en bout de ligne logiquement plus de croissance, et au fil du temps un impact sur l'emploi.
Est-ce bon pour tout le monde ? Ce n'est pas si simple. Ce qui sort d'un puits de pétrole n'est jamais très clair. Les perdants sont déjà nombreux. Du côté de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, on commence bien sûr à serrer les dents.
Au Venezuela, on est au bord de la faillite. Un brut à 50 dollars, cela signifie que 95% des exportations et la moitié des ressources financières du pays sont laminées. À Téhéran, les ayatollahs ne savent pas faire fonctionner l'État quand le prix du pétrole passe sous la barre des 80 dollars. À Alger, on s'inquiète tout autant.
Quant à la Russie, où le budget est bâti autour d'un baril à 90 dollars, Vladimir Poutine sert les dents et son économie est à genou.
Le pétrole, c'est comme l'alcool : une rasade, ça va ; deux, attention aux dégâts
Christian Menanteau
Finalement, on n'est pas plus serein du côté des petits producteurs de schiste américains. Grâce à ses gisements non-conventionnels, l'Amérique a augmenté sa production de 65% en cinq ans.
Mais aujourd'hui, leur seuil de rentabilité est enfoncé. Les banques, qui sont les véritables propriétaires de ces gisements, font retrait et laissent les cadavres sur le terrain.
L'Europe retrouve des marges de manœuvre. C'est une certitude à court terme. C'est tant mieux, car nous en avons vraiment besoin et il ne faudrait pas rater cette opportunité. Mais il ne faudra pas non plus négliger les effets pervers de ce décrochement brutal des prix.
Il pourrait d'abord saper nos efforts d'économies d'énergie et de recherches technologiques. Ensuite, cela pourrait alimenter des effets déflationnistes (ce cercle infernal de baisse généralisée des prix, de la production, des salaires et des offres d'emploi).
C'est en partie cet effet pervers qui a poussé la Banque centrale européenne à injecter 1.140 milliards dans la zone euro pour enrayer ce cercle mortifère.
Le pétrole, c'est comme l'alcool : une rasade, ça va ; deux, attention aux dégâts.
Avec 18 milliards de dollars en trois mois, Apple affiche les plus gros profits jamais affichés par une entreprise.
3/20 aux élus de la nouvelle Métropole de Lyon. Dès leur premier budget, ils se sont votés une augmentation de 20%, au prétexte qu'ils allaient faire des économies d'échelle. Pour les contribuables, ils ont décidé une hausse des impôts et des taxes de 5% pour 2015.
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