Mille milliards d'euros : c'est la somme vertigineuse que vient de dépenser en un an la Banque centrale européenne pour racheter des emprunts d’états de la zone euro. Pourquoi la BCE se colle-t-elle un tel fardeau ? L’objectif officiellement affiché est de nous éviter une situation" à la japonaise" et vingt ans supplémentaires de galères économiques et sociales. Puisque la zone euro patine et le chômage explose, il faut lui donner un bon coup de pied au derrière. C’est-à-dire créer les conditions d’une relance de l’activité.
Le plus efficace pour doper la croissance, c’est normalement de disposer de crédits pas chers qui favorisent l’investissement et les projets nouveaux. Ensuite, pour faire bonne mesure, il faut donner un coup de pouce à l’inflation et redonner la priorité à l’entrepreneur sur le rentier. C’est avec ce type de bricolage que les États-Unis sont sortis de la crise financière internationale. C’est avec retard que nous copions en Europe ce modèle.
Techniquement, cette décision permet d’actionner trois leviers dans le poste de pilotage de l’économie. Le premier, c'est une transfusion destinée à requinquer le malade. En rachetant massivement des dettes aux banques qui les détiennent, la BCE caresse l’espoir qu’elles réinjectent ce cash dans l’économie. Le deuxième objectif, c’est de baisser la tension sur l'euro, notamment face au dollar. Quand on inonde le monde avec une monnaie, c’est mécaniquement (en tout cas en théorie) une baisse assurée de la monnaie. Enfin, dans la foulée, tout cela fait chuter les taux d’intérêt.
L’objectif "crédit pas cher" est aujourd'hui rempli. Pour la relance, en revanche, nous sommes loin du compte. La zone euro reste engluée dans une croissance sans relief qui globalement ne crée que peu d’emplois. La déception est identique pour le volet inflation. La hausse des prix tourne autour de 0,3%, bien loin de l’objectif des 2% de hausse des prix attendue. Pour l’heure la seule conclusion c’est que la route économique a été bien tracée, mais que ceux qui ont le volant en main, les politiques, ne sont pas dans le cockpit.
- Baisse des impôts en France : environ 1 milliard d'euros. Baisse des impôts en Allemagne : autour de 15 milliards. On ne joue pas dans la même division
- Les Européens auraient perdu 156 milliards d'euros à cause de la fraude à la TVA en 2014.
01/20 Martin Shkreli. Le fondateur de Turing Pharmaceuticals a, sans préavis, multiplié par cinquante le prix d’un médicament majeur destiné aux malades du sida.
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